À Saint-André-lez-Lille (Nord), le conflit social perdure depuis juin 2023 à La Halte Saint-Jean, où les compagnons Emmaüs, en majorité sans-papiers, revendiquent des conditions de travail dignes et la régularisation de leur situation. Cependant, le mardi, le préfet du Nord a émis un arrêté de fermeture du lieu, invoquant un risque d'incendie. Cela a entraîné des inquiétudes parmi les compagnons quant à leur avenir et à leur relogement.
Le lieu, investi par la grève depuis des mois, se retrouve confronté à cette décision administrative. Devant le bâtiment, quelques compagnons se réchauffent autour d'un brasero, la musique retentit, mais l'atmosphère est chargée d'une tension palpable. En réponse à cet arrêté préfectoral, la préfecture a souligné la responsabilité de l'exploitant de La Halte Saint-Jean pour assurer le relogement temporaire des compagnons pendant la mise aux normes de l'établissement.
Les grévistes, fidèles aux décisions prises en assemblée générale, expriment leur inquiétude quant à leur avenir et à leur situation. L'absence de leur porte-parole Alix Kombila les a amenés à laisser la parole à Pierre Rouffaud, un militant de la CGT, qui perçoit cette fermeture comme une tentative de division au sein du mouvement.
Pierre Rouffaud, tout en reconnaissant la légalité de cette décision, considère l'obligation de relogement des compagnons comme une "petite victoire" après des mois de lutte. Depuis six mois, ces compagnons en grève ne reçoivent plus leur compensation mensuelle et dépendent de titres-restaurant fournis par Emmaüs France et de la solidarité locale. Aucune avancée n'a été constatée en termes de régularisation pour ces individus, dont la plupart sont sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), bien que beaucoup d'entre eux espéraient obtenir leurs papiers après trois ans passés au sein d'Emmaüs, afin de construire leur vie en France et de quitter la communauté.
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