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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Lalatiana Rakotondrazafy : l'éthique politique à l'épreuve dans le contexte électoral

Photo du rédacteur: Volanirina RazafindrafitoVolanirina Razafindrafito

La ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy, a surpris l'opinion publique en annonçant sa démission lors de son émission "Tsy tompon-trano mihono". Cette annonce intervient dans un contexte pré-électoral tendu et soulève plusieurs questions d'éthique et de gouvernance.


Mme Rakotondrazafy, également présidente du parti Freedom, a justifié sa décision en expliquant qu'elle souhaitait soutenir le candidat Andry Rajoelina, tout en se conformant aux textes réglementaires. Si la décision est conforme à la Constitution, elle ouvre néanmoins un débat sur le rôle et les responsabilités des ministres en période électorale.


La Haute Cour Constitutionnelle, dans son avis du 9 septembre 2023, a clarifié les conditions de démission d'un membre du gouvernement. Toutefois, au-delà de cette clarification juridique, le véritable débat se situe ailleurs : est-il approprié pour un ministre en exercice de se livrer à une campagne électorale tout en gardant son portefeuille ministériel?


La décision de la ministre Rakotondrazafy met en lumière une tension inhérente à la vie démocratique : celle de la séparation entre les responsabilités gouvernementales et les ambitions politiques. Elle pose également la question de la neutralité des membres du gouvernement pendant une période électorale.


L'autre interrogation concerne l'après-démission. Qui assurera l'intérim de la ministre? La proximité de l'élection présidentielle rend peu probable la nomination d'un nouveau titulaire, du moins jusqu'à l'investiture du prochain président. Par ailleurs, l'émission "Tsy tompon-trano mihono", à travers laquelle la ministre a fait son annonce, continuera-t-elle d'exister sans elle? Et quelle sera la ligne éditoriale?


En outre, le départ de Mme Rakotondrazafy pourrait-il inspirer d'autres membres du gouvernement? Si d'autres ministres, chefs de parti ou cadres dirigeants, décidaient de suivre son exemple, cela pourrait déstabiliser le paysage politique actuel et ajouter une pression supplémentaire sur le gouvernement en place.


En conclusion, la démission de Lalatiana Rakotondrazafy, au-delà des conséquences immédiates sur le paysage politique, ouvre un débat plus large sur l'éthique politique et la gouvernance en période électorale. Il s'agit d'une réflexion qui devrait engager tous les acteurs politiques et la société civile afin de garantir la transparence, l'intégrité et la confiance dans le processus électoral.

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