Le chef mondial des syndicats démis de ses fonctions suite à un scandale Qatar-gate
Luca Visentini, le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), a été démis de ses fonctions à la suite de son implication dans une enquête de corruption au Parlement européen, selon un communiqué de presse publié par l'organisation ce samedi 12 mars.

Le Conseil général de la CSI a retiré sa confiance à Luca Visentini en tant que secrétaire général ce 12 mars 2023, et un Congrès mondial extraordinaire sera organisé pour élire un nouveau chef de l'organisation. Selon un communiqué de presse, les événements récents ont porté atteinte à la réputation de la CSI, et l'organisation s'efforcera de se protéger contre toute forme d'influence indue à l'avenir. Akiko Gono, le président de la CSI, a souligné que des leçons importantes avaient été tirées de la situation.
En décembre 2022, Luca Visentini avait été arrêté dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption impliquant le Qatar et le Maroc. Il avait été relâché sous caution après deux jours de garde à vue. Le dirigeant syndical de 54 ans avait admis avoir reçu un don en espèces de moins de 50 000 euros de l'ONG Fight Impunity, mais avait nié toute implication dans une tentative de corruption ou de trafic d'influence en faveur du Qatar. M. Visentini avait été élu à la tête de la CSI en novembre, mais avait été suspendu de ses fonctions le 21 décembre. La CSI envisage maintenant de modifier ses statuts pour mieux encadrer le financement des campagnes pour les élections à la direction.
Bien que la CSI ait suspendu Luca Visentini de ses fonctions, l'organisation n'a pas trouvé de preuves de dons du Qatar ou du Maroc influençant ses politiques ou ses programmes. Trois personnes sont actuellement en détention provisoire en Belgique dans le cadre de l'enquête sur des soupçons d'ingérence de ces deux pays dans les prises de position du Parlement européen. Les enquêteurs ont trouvé 1,5 million d'euros en espèces lors d'une première vague d'interpellations et de perquisitions en décembre à Bruxelles. Les gouvernements du Qatar et du Maroc ont nié toute corruption.