Les autorités de transition maliennes ont décidé de reporter le référendum constitutionnel prévu le 19 mars prochain, mais confirment leur engagement à rétablir un gouvernement civil en 2024.
Les autorités de transition du Mali ont annoncé, vendredi 10 mars, le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars prochain. Cette consultation devait entériner le retour des civils au pouvoir en 2024. Les dirigeants maliens ont néanmoins confirmé leur engagement à respecter cet échéancier. Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a justifié ce report par l'installation des représentations de l'organe de gestion des élections dans toutes les régions du pays, ainsi que par la nécessité de vulgariser le projet de nouvelle Constitution. "La nouvelle date du référendum sera fixée, après concertation avec l'autorité indépendante de gestion des élections et l'ensemble des acteurs du processus électoral", ajoute le communiqué. La nouvelle Constitution est un élément clé du chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier leur maintien au pouvoir jusqu'en 2024, dans un pays confronté à une profonde crise multiforme, notamment une propagation jihadiste. La version présentée comme finale de la Constitution, remise le 27 février au colonel Assimi Goïta, affirme l'"attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l'État".
Depuis 2012, le Mali est en proie à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. Les autorités de transition ont poussé vers la sortie les soldats français en 2022 dans un climat de grande acrimonie et se sont tournées militairement et politiquement vers la Russie. Le report du référendum a donc été largement commenté et suscite de nombreuses interrogations quant à l'avenir politique du pays. Les Maliens espèrent que ce report ne retardera pas la mise en place d'un gouvernement civil élu en 2024, comme prévu par les autorités de transition.