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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Le modèle malgache d'industrialisation innovante à la conférence générale de l'ONUDI

Photo du rédacteur: Volanirina RazafindrafitoVolanirina Razafindrafito

Madagascar a marqué de son empreinte la 20e session de la Conférence générale de l'Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) en mettant en avant son modèle unique d'industrialisation centré sur l'innovation et la proximité. Le ministre Edgard Razafindravahy, en charge de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, a prononcé un discours percutant lors de cet événement international.


Une approche audacieuse face aux défis globaux

Dans un contexte mondial marqué par de nombreux défis liés au développement, à l'environnement et à l'économie, Madagascar se positionne avec audace pour repenser son industrialisation. Le thème central de cette rencontre internationale était "Mondialisation Équitable : Des Solutions Novatrices pour l'Industrie de Demain", et le ministre Razafindravahy a souligné avec conviction la nécessité cruciale de relever les défis de l'autonomie économique et de la souveraineté réelle, en mettant l'accent sur l'importance de l'industrialisation pour y parvenir. L'une des principales problématiques abordées par Razafindravahy concerne le faible pouvoir d'achat de la population malgache, ce qui présente un double défi pour Madagascar : industrialiser tout en maintenant des prix abordables pour son peuple.


Une spécialisation adaptée

L'approche distinctive de Madagascar réside dans une combinaison astucieuse de deux échelles et temporalités différentes : attirer des investissements à long terme et promouvoir une industrialisation à petite échelle, agile et dynamique. La politique "Un District, Une Usine" (ODOF), visant à établir 119 unités industrielles locales dans chaque district du pays, incarne cette vision. Cette stratégie repose sur la proximité des unités de production avec les matières premières locales et les consommateurs, facilitant ainsi une réponse compétitive aux besoins essentiels tels que l'huile, le sucre ou la farine. Le gouvernement malgache a choisi d'acquérir ces unités industrielles pour ensuite les confier à des entrepreneurs privés, à condition de collaborer avec des coopératives agricoles et de fixer des prix compatibles avec le pouvoir d'achat local. Cette approche favorise la création de nombreuses petites entreprises plutôt que d'immenses industries, dans le but de construire un système industriel local interdépendant au sein de Zones Pépinières Industrielles, un concept innovant pour initier une industrialisation à petite échelle.


Durable et inclusive

Parallèlement, Madagascar a conclu un Pacte de Programmation Industrielle avec le secteur privé, planifiant l'industrialisation jusqu'en 2040 et visant à doubler la part de l'industrie dans le PIB du pays. Cela tourne autour de secteurs porteurs tels que l'agro-industrie, les huiles essentielles, le textile, la transformation minière et l'énergie, attirant ainsi les investissements privés grâce à de nouvelles lois sur les investissements conformes aux normes internationales. Cette approche unique axée sur une industrialisation locale, durable et inclusive suscite un intérêt croissant sur la scène internationale.


Razafindravahy a conclu son discours en soulignant l'importance de la coopération internationale et de l'apprentissage mutuel pour relever les défis communs, affirmant l'engagement résolu de Madagascar dans cette voie de développement. Si ce modèle réussit, il pourrait non seulement transformer l'économie malgache, mais aussi offrir des leçons précieuses à d'autres nations cherchant à équilibrer la croissance économique, l'autonomie locale et la durabilité dans un contexte mondial en mutation.

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