Human Rights Watch soulève des préoccupations sur l'impact néfaste du mégaprojet pétrolier et demande son arrêt.
Le rapport de Human Rights Watch met en lumière les conséquences désastreuses du mégaprojet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda. Outre les impacts dévastateurs sur l'environnement, le projet a gravement affecté les moyens de subsistance de milliers de personnes et contribuera à la crise climatique mondiale. L'ONG demande l'arrêt immédiat de ce projet qualifié de "désastre" pour la population.
TotalEnergies avait conclu un accord d'investissement de 10 milliards de dollars avec l'Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprenant notamment la construction d'un oléoduc reliant les gisements pétroliers du lac Albert à la côte tanzanienne. Cependant, des militants et des groupes de défense de l'environnement s'y sont opposés, soulignant les menaces sur l'écosystème fragile de la région et sur les populations qui y vivent.
Human Rights Watch souligne que le projet a appauvri des milliers de personnes et entraîné le déplacement de plus de 100 000 individus. Il a également provoqué l'insécurité alimentaire, l'endettement des ménages et la déscolarisation des enfants, tout en ayant des conséquences dévastatrices sur l'environnement. Ces conclusions sont basées sur plus de 90 entretiens, dont 75 familles déplacées dans cinq districts de l'Ouganda. Les agriculteurs interrogés par HRW ont déclaré avoir attendu pendant des années une indemnisation insuffisante, les plongeant dans l'endettement. Certains ont même signé des accords en anglais, une langue qu'ils ne comprenaient pas, tandis que d'autres ont souligné la présence intimidante de responsables gouvernementaux et de sécurité lors de réunions publiques.
Alors que TotalEnergies affirme avoir offert une compensation équitable, Human Rights Watch continue de dénoncer le projet comme un désastre pour les personnes qui ont perdu leurs moyens de subsistance et leurs terres. Des actions en justice ont été intentées pour demander réparation à TotalEnergies pour les préjudices causés par le projet. Malgré cela, le président ougandais, Yoweri Museveni, considère toujours ce projet comme une source économique majeure pour le pays, malgré les résolutions du Parlement européen dénonçant les violations des droits humains.