Lors de la session inaugurale du Parlement, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué l'Union européenne (UE) en déclarant que la Turquie n'attendait plus rien de l'UE, qui l'a maintenue en attente à ses portes pendant quarante ans. Il a accusé l'UE de ne pas avoir tenu ses promesses tout en affirmant que la Turquie avait respecté les siennes. Il a également exprimé son refus de tolérer de nouvelles exigences ou conditions pour le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.
Erdogan a averti que si l'UE ne revenait pas sur certaines injustices, telles que l'imposition de visas qu'elle utilise comme une sanction tacite, ou si elle ne corrigeait pas ses erreurs, elle perdrait le droit d'exprimer des attentes politiques, sociales, économiques ou militaires envers la Turquie. Il a ajouté que si l'UE avait l'intention de mettre fin au processus d'adhésion, qui n'existe que sur le papier, cela serait de son ressort.
La colère d'Erdogan envers l'UE a été exacerbée par une récente décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a critiqué la Turquie pour avoir condamné un homme en se basant uniquement sur son utilisation de l'application de messagerie cryptée Bylock. La CEDH a reproché à la Turquie d'avoir utilisé cette justification pour condamner un homme pour appartenance à une organisation terroriste armée. Bylock était considérée par Ankara comme l'outil de communication privilégié des responsables présumés du coup d'État manqué de 2016.
Erdogan a conclu en affirmant que la Turquie ne ferait aucune marche arrière dans sa lutte contre les membres de l'organisation Gülen, qu'elle considère comme des traîtres, et qu'elle ne permettrait aucun retour vers le passé. Cette déclaration reflète une escalade des tensions entre la Turquie et l'UE, mettant en évidence les obstacles persistants à une adhésion turque à l'UE et les divergences politiques entre les deux parties.