Le rôle contesté de la Haute Cour Constitutionnelle : un défi à la démocratie ?
- Volanirina Razafindrafito
- 17 sept. 2023
- 2 min de lecture

La scène politique nationale est actuellement en ébullition, alimentée par des tensions autour de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Les décisions de l'organisation en ce qui concerne la validation de la candidature d'Andry Rajoelina et la mise en place d'un gouvernement collégial sont particulièrement sous le feu des critiques.
Respect de la constitution ou coup d'état Institutionnel ?
Face à l'opposition et aux organisations de la société civile, le président de la HCC, Florent Rakotoarisoa, défend l'orthodoxie constitutionnelle des décisions récentes. Selon lui, la démission volontaire du président du Sénat a créé un vide qui justifie la mise en place d'un gouvernement collégial pour assumer les fonctions du chef de l'État par intérim. Toutefois, cette défense ne fait pas l'unanimité. Les accusations de "coup d'État institutionnel" demeurent, laissant planer le doute sur la légitimité de cette nouvelle structure.
La validation de candidature : un symbole d'impartialité?
La controverse autour de la validation de la candidature d'Andry Rajoelina est un autre point sensible. Le HCC a décidé de ne pas vérifier sa nationalité, arguant que son dossier était complet. Cependant, cela suscite des interrogations. Pourquoi la HCC a-t-elle choisi de ne pas examiner ce point, en particulier lorsque l'on sait que des candidats dans le passé ont été disqualifiés pour des raisons similaires ? La suspicion d'impartialité se renforce, surtout quand certains membres de l'institution sont connus pour être proches du pouvoir.
Boycott et méfiance
L'invitation de la HCC à une réunion d'information a été boycottée par 10 des 13 candidats en lice. Ce boycott est révélateur d'un profond manque de confiance envers l'institution. Il faut noter que déjà en 2022, une mission de suivi électoral de l'Union européenne avait critiqué la nomination de figures proches du pouvoir à des postes d'influence, érodant la confiance dans le processus démocratique en amont des élections de 2023.
Réflexions finales
La crise actuelle autour de la HCC représente un tournant pour la démocratie du pays. Les accusations d'impartialité et le boycott des candidats appellent à un débat politique sérieux sur le rôle et la composition de la HCC. La question demeure : peut-on faire confiance à une institution censée être le dernier rempart de la constitution, mais qui est perçue comme étant sous l'influence du pouvoir exécutif ? Ce débat transcende les querelles partisanes et nous oblige à nous interroger sur l'état de notre démocratie et les moyens de la renforcer.