Le Royaume-Uni réaffirme son soutien à Madagascar dans la lutte contre la corruption
- TAHINISOA Ursulà Marcelle
- il y a 6 minutes
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La lutte contre la corruption figure aujourd’hui parmi les priorités politiques et économiques de Madagascar. Dans ce combat complexe, qui touche aussi bien les institutions publiques que le secteur privé, le pays bénéficie d’un appui renouvelé du Royaume-Uni. À l’occasion d’une série de rencontres officielles, l’ambassadeur britannique à Madagascar, Martin Lynch, et la nouvelle ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, ont discuté de projets de coopération visant à instaurer des mécanismes efficaces pour prévenir, détecter et sanctionner la corruption. Cette initiative marque une étape importante dans les relations bilatérales entre les deux nations, tout en illustrant l’engagement de Londres à accompagner Antananarivo vers une gouvernance plus transparente et responsable.
La volonté exprimée par les deux parties témoigne d’une convergence d’objectifs : d’un côté, Madagascar cherche à réformer ses institutions et à redonner confiance à sa population dans la justice ; de l’autre, le Royaume-Uni entend consolider son partenariat avec un pays stratégique de l’océan Indien, en soutenant des actions concrètes contre l’enrichissement illicite, la fraude et le détournement des ressources publiques.
L’ensemble de ces échanges, placés sous le signe de la coopération et du respect mutuel, traduit un espoir partagé : celui de voir émerger, à moyen terme, une justice plus équitable et une gouvernance assainie, à même de favoriser le développement durable et la stabilité démocratique.

Un partenariat stratégique autour de la transparence et de la justice
La rencontre entre Fanirisoa Ernaivo, nouvelle ministre de la Justice de Madagascar, et Martin Lynch, ambassadeur du Royaume-Uni à Antananarivo, s’inscrit dans un contexte politique et institutionnel marqué par la volonté de refonder l’État. Depuis plusieurs années, la corruption demeure un obstacle majeur à la croissance du pays. Les autorités malgaches, conscientes de l’ampleur du phénomène, ont entrepris des réformes destinées à renforcer les dispositifs judiciaires, administratifs et financiers.
Dans cette perspective, le soutien du Royaume-Uni apparaît comme un levier essentiel. Londres, par le biais de son ambassade et de programmes de coopération bilatérale, a réaffirmé son engagement à accompagner Madagascar dans cette voie. Le diplomate britannique a exprimé clairement la position de son gouvernement : la lutte contre la corruption est non seulement une question morale, mais aussi une condition préalable au développement économique.
Le Royaume-Uni, fort de son expérience en matière de gouvernance et de transparence institutionnelle, met en avant une approche pragmatique. Selon Martin Lynch, il ne s’agit pas seulement d’instaurer de nouvelles lois, mais de garantir leur application effective. Le diplomate insiste sur la nécessité de bâtir un système judiciaire solide, capable de poursuivre les criminels économiques de manière juste, impartiale et transparente.
L’idée défendue par le Royaume-Uni est simple : en assurant l’égalité devant la loi et en luttant contre l’impunité, l’État malgache peut restaurer la confiance des citoyens, attirer les investisseurs étrangers et renforcer la légitimité de ses institutions. Cette logique s’inscrit dans une vision de long terme, où la transparence devient un pilier du développement et de la stabilité.
Le rôle clé de la justice dans la reconstruction institutionnelle
La nomination de Fanirisoa Ernaivo à la tête du ministère de la Justice intervient à un moment crucial pour Madagascar. Cette juriste reconnue, connue pour son indépendance d’esprit et son attachement à l’éthique publique, incarne une volonté de rupture avec les pratiques du passé. En rencontrant l’ambassadeur britannique, elle a confirmé la priorité donnée à la lutte contre la corruption et à la mise en place d’un système judiciaire plus crédible.
Les discussions entre les deux responsables ont porté sur la création de mécanismes destinés à garantir la transparence des procédures judiciaires et à protéger les institutions contre les influences politiques et économiques. Pour la ministre, la justice doit redevenir un instrument au service du peuple, et non un outil de manipulation ou de règlement de comptes.
Le soutien du Royaume-Uni dans ce domaine se traduit par des projets de coopération technique. Ces projets visent à former des magistrats, renforcer les capacités d’enquête et améliorer la traçabilité des flux financiers suspects. L’approche britannique repose sur le transfert de savoir-faire et l’échange d’expériences. Il s’agit notamment d’aider les institutions malgaches à mieux identifier les réseaux de corruption et à récupérer les biens détournés.
L’ambassadeur Lynch a, à ce propos, rappelé que la corruption n’est pas seulement un crime financier : c’est un facteur de désorganisation sociale, qui prive les citoyens des ressources qui leur reviennent de droit. En mettant fin à ces pratiques, a-t-il expliqué, le gouvernement malgache pourrait non seulement restaurer la confiance du public, mais aussi redonner à l’État les moyens de financer ses priorités nationales, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures.
Une lutte inscrite dans une perspective globale et équitable
Au-delà du cadre strictement bilatéral, la lutte contre la corruption menée par Madagascar et soutenue par le Royaume-Uni s’inscrit dans une dynamique internationale. De nombreux pays reconnaissent aujourd’hui que la corruption constitue un frein majeur au développement durable et à la stabilité politique. Pour un pays comme Madagascar, où les richesses naturelles abondent mais restent souvent mal exploitées, ce combat revêt une dimension particulière.
Martin Lynch a insisté sur la portée symbolique de cette lutte. Selon lui, la justice malgache doit devenir un exemple de rigueur et de transparence. Les procès doivent être menés de manière équitable, sans favoritisme ni manipulation. Chaque condamnation obtenue dans le respect du droit envoie un message clair : voler les richesses de la nation ne restera pas impuni.
L’ambassadeur a également souligné que la restitution des biens volés constitue un objectif prioritaire. Il a rappelé que la justice ne se limite pas à la punition, mais qu’elle doit aussi réparer le préjudice subi par la collectivité. Restituer au peuple malgache les richesses détournées, c’est restaurer un lien de confiance entre les institutions et les citoyens.
Le Royaume-Uni, à travers cette approche, promeut une vision de la justice fondée sur la responsabilité et l’équité. Pour Londres, la lutte contre la corruption ne peut réussir que si elle repose sur des principes de transparence, d’inclusivité et de respect des droits fondamentaux. Cette position renforce la crédibilité du partenariat et témoigne d’une volonté sincère d’accompagner Madagascar sur le long terme.
La dimension politique et sociale de la coopération
La coopération entre Madagascar et le Royaume-Uni ne se limite pas à un simple échange technique. Elle revêt une portée politique et sociale majeure. En s’engageant dans cette voie, les deux pays envoient un signal fort : celui d’une alliance fondée sur la confiance, la responsabilité et la transparence.
Le soutien britannique s’inscrit dans la stratégie globale du Royaume-Uni visant à encourager la bonne gouvernance dans les pays partenaires. Londres considère que la corruption affaiblit les institutions, alimente les inégalités et entrave la croissance économique. C’est pourquoi elle met en avant des programmes de coopération centrés sur la justice, la reddition de comptes et la formation des cadres publics.
Pour Madagascar, cette alliance représente une opportunité stratégique. Le pays cherche à restaurer son image sur la scène internationale et à attirer des investissements étrangers. La mise en place d’un système judiciaire efficace est un gage de stabilité politique et économique. En s’attaquant aux pratiques de corruption, le gouvernement malgache espère créer un environnement favorable à la relance du pays.
Le rôle de la société civile est également souligné dans cette dynamique. Les autorités et les partenaires internationaux s’accordent sur la nécessité d’impliquer les citoyens dans la surveillance et la dénonciation des pratiques illégales. Le Royaume-Uni encourage la transparence non seulement au sein des institutions, mais aussi dans la société tout entière, estimant que la lutte contre la corruption ne peut réussir que si elle devient une cause collective.
Un engagement durable pour un avenir plus transparent
L’implication du Royaume-Uni dans la lutte contre la corruption à Madagascar n’est pas un acte isolé, mais le reflet d’une politique cohérente et durable. Les propos de Martin Lynch lors de sa rencontre avec le Président de la Refondation de la République illustrent cet engagement. Le diplomate a souligné qu’il existait une véritable opportunité de transformer les institutions malgaches en profondeur.
Selon lui, cette transformation doit passer par une réforme systémique : renforcer l’indépendance de la justice, améliorer la gestion des finances publiques, et promouvoir une culture de responsabilité à tous les niveaux de l’administration. Le Royaume-Uni s’est déclaré prêt à accompagner Madagascar dans cette mission ambitieuse, en apportant un soutien technique, logistique et institutionnel.
La lutte contre la corruption, a rappelé l’ambassadeur, n’est pas un combat qui se gagne du jour au lendemain. Elle exige de la persévérance, du courage politique et une vision claire. Mais chaque pas accompli dans ce domaine constitue une victoire pour la démocratie et pour la justice.
Fanirisoa Ernaivo, de son côté, a exprimé sa détermination à mener cette réforme jusqu’au bout. Pour elle, la justice doit devenir le cœur battant de la refondation nationale. En collaboration avec les partenaires internationaux, elle entend renforcer les structures existantes, moderniser les outils d’investigation et garantir une application stricte des lois.
L’objectif final de cette coopération est clair : bâtir un État où les ressources publiques sont gérées de manière transparente, où les citoyens ont confiance en la justice, et où la corruption cesse d’être un mode de gouvernance pour redevenir un crime puni par la loi.
Conclusion
L’engagement du Royaume-Uni aux côtés de Madagascar dans la lutte contre la corruption représente bien plus qu’un simple accord diplomatique. Il s’agit d’un partenariat fondé sur des valeurs communes : la justice, la transparence et le respect de l’État de droit. À travers les échanges entre l’ambassadeur Martin Lynch et la ministre Fanirisoa Ernaivo, c’est une vision partagée de la gouvernance qui se dessine.
Ce dialogue, marqué par une volonté de coopération sincère, ouvre la voie à des réformes profondes et durables. Il s’inscrit dans un mouvement global visant à éradiquer la corruption et à instaurer une gestion plus équitable des ressources publiques. Pour Madagascar, cette alliance constitue une chance historique de redresser ses institutions et de reconstruire la confiance entre l’État et les citoyens.
La réussite dépendra de la capacité des acteurs à maintenir le cap, à résister aux pressions et à faire de la justice un pilier central du développement national. Le Royaume-Uni, en apportant son expertise et son appui, contribue à jeter les bases d’un avenir plus juste et plus transparent pour le peuple malgache.