Dans un effort pour lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques et renforcer la transparence, le gouvernement sénégalais a publié une liste des navires autorisés à pêcher dans ses eaux. Cette décision, saluée par les professionnels de la pêche et les défenseurs de l'environnement, vise à protéger les pêcheurs locaux face à la concurrence déloyale des navires étrangers.
Un engagement pour la transparence
La liste, publiée par le ministère des Pêches le 6 mai, représente une étape importante pour améliorer la gestion des ressources maritimes du Sénégal. Aliou Ba, responsable de la campagne « Océan » pour Greenpeace Afrique, a qualifié cette démarche de « grand pas pour la transparence sur la gestion des ressources halieutiques ». Il s'agit d'une avancée significative dans le contrôle des activités de pêche, offrant un aperçu des bateaux qui opèrent légalement dans les eaux sénégalaises.
Concurrence déloyale et surexploitation
Les pêcheurs locaux subissent depuis longtemps la concurrence des navires étrangers, souvent accusés de surexploitation et de pratiques illégales. Cette concurrence déloyale a entraîné un déclin des stocks de poissons, menaçant les moyens de subsistance de près de 600 000 Sénégalais, selon les chiffres de l'ONU. En fournissant une liste claire des navires autorisés, le gouvernement espère réduire ces pratiques nuisibles et restaurer la durabilité des ressources maritimes.
Un secteur crucial pour le Sénégal
La pêche occupe une place prépondérante dans l'économie sénégalaise, assurant la subsistance directe ou indirecte d'environ 600 000 personnes pour une population totale de 18 millions. Le secteur contribue de manière significative aux exportations et fournit des protéines essentielles à des millions de Sénégalais. La protection des ressources halieutiques est donc cruciale, tant pour l'économie que pour la sécurité alimentaire du pays.
Les défis restants
Bien que cette initiative marque un progrès considérable, de nombreux défis persistent. La surveillance des activités de pêche reste un enjeu majeur, en particulier en raison des vastes étendues d'eau à couvrir. Le renforcement des mesures d'application et la collaboration régionale sont essentiels pour assurer la mise en œuvre de la nouvelle politique. Les acteurs de la société civile insistent également sur la nécessité d'adopter des mesures plus strictes pour sanctionner les infractions.
La publication d'une liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises reflète la volonté du gouvernement de protéger ses ressources maritimes. C'est un pas crucial vers une gestion plus durable de la pêche, même si des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer la survie des écosystèmes marins et la viabilité des communautés locales qui en dépendent.