Le Vatican a pris ses distances avec les dérives coloniales de l'Église catholique en rejetant les édits papaux du XVe siècle autorisant l'asservissement des peuples autochtones, selon un document publié jeudi 30 mars.
Le Vatican a pris position contre les campagnes de conversions forcées menées par l'Église catholique après l'arrivée des Européens en Amérique. Cette position est particulièrement importante au Canada, où entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, environ 150 000 enfants autochtones ont été retirés de leur famille et placés de force dans des pensionnats gérés par l'Église. Le rejet des édits papaux autorisant l'asservissement des peuples autochtones a été accueilli avec enthousiasme par les associations autochtones, qui ont appelé à leur abrogation depuis des décennies.
En 2005, la doctrine de la découverte a été utilisée pour justifier la prise de territoires autochtones aux États-Unis. Pour le professeur Jean-François Roussel, cette position du Vatican concerne tous les peuples autochtones du monde. Il estime que c'est probablement le dernier chapitre du temps des paroles et que des actes doivent maintenant suivre, notamment en termes de compensations financières et de projets de revitalisation culturelle. Le document publié par le Vatican rejette les édits papaux du XVe siècle autorisant l'asservissement des peuples autochtones et reconnaît les actes malveillants commis par de nombreux chrétiens à leur encontre. Le Saint-Siège considère que ces édits n'ont jamais été considérés comme des expressions de la foi catholique et n'ont pas reflété de manière adéquate l'égale dignité et les droits des peuples autochtones. La Conférence des évêques catholiques du Canada s'est déclarée reconnaissante envers le Saint-Siège.