Les États-Unis reconnaissent les conséquences néfastes des sanctions économiques et cherchent à anticiper les répercussions imprévues.
Les entreprises américaines subissent les contrecoups de la guerre technologique menée par les États-Unis contre la Chine, avec Micron en tant que dernière victime. La société américaine, leader dans le domaine des puces mémoires, a été récemment exclue des appels d'offres en Chine en représailles au contrôle des importations chinoises de semi-conducteurs imposé par les États-Unis. Cette mesure est un exemple frappant des effets négatifs des sanctions économiques, auxquels Washington cherche désormais à se préparer. La reconnaissance des dommages collatéraux causés aux entreprises privées marque un changement dans la prise de décision politique, et le Trésor américain a récemment recruté une équipe d'économistes chevronnés chargés d'évaluer les conséquences inattendues des sanctions.
L'utilisation croissante des sanctions économiques par les États-Unis dans leur politique étrangère rend impératif l'amélioration de l'efficacité de cette arme économique. Actuellement, 23 pays sont soumis à des sanctions américaines, parfois avec la collaboration de pays alliés. Ces mesures sont mises en place pour lutter contre le trafic de drogue, le terrorisme, les violations des droits de l'homme, ainsi que pour défendre les intérêts américains, comme dans la guerre économique déclarée contre la Chine sous l'administration de Donald Trump. Cependant, malgré leur fréquence, les sanctions économiques montrent des résultats médiocres. Selon les chercheurs Agathe Desmarais et Nicholas Mulder, respectivement, seulement 13% et 20% des sanctions adoptées depuis les années 1970 et depuis 2016 ont atteint leurs objectifs. Cette réalité souligne l'urgence pour les États-Unis de perfectionner l'usage de cette arme économique afin de minimiser les effets indésirables et d'augmenter son efficacité.