Le 24 octobre marque un tournant dans la bataille pour la sécurité en ligne des jeunes, avec plus de quarante États américains lançant des poursuites judiciaires contre Meta, la société mère de Facebook et Instagram. Ils accusent la société de compromettre la santé mentale des jeunes utilisateurs, soulignant une exploitation présumée et une manipulation par ses plateformes.
Exploitation technologique pour le profit
Les procureurs généraux affirment que Meta utilise sa technologie de manière prédatrice, ciblant jeunes et adolescents. Les applications sont conçues pour créer une dépendance, piégeant les jeunes dans un cycle de consommation numérique visant à maximiser les profits de l'entreprise, sans égard pour les conséquences psychologiques ou physiques.
Dissimulation et négligence
La plainte souligne la dissimulation par Meta des effets néfastes de ses plateformes, notamment en masquant la manière dont elles exploitent la vulnérabilité des jeunes. Malgré les preuves internes de dommages, notamment l’impact négatif sur l’image corporelle et la santé mentale, la société aurait choisi de négliger ces conclusions, privilégiant le profit.
Réponse de Meta
En réponse, Meta exprime sa déception face à cette action en justice, préférant une collaboration pour établir des normes claires sur l'usage des médias sociaux par les jeunes. La société souligne les mesures déjà prises, y compris le développement de plus de 30 outils destinés à soutenir les adolescents et leurs familles dans la navigation sécuritaire en ligne.
Contexte et conséquences
Cette poursuite fait suite à la divulgation, en 2021, de documents internes par l'ancienne employée Frances Haugen, détaillant la connaissance par l'entreprise des effets nocifs de ses plateformes. Depuis lors, Meta a introduit divers outils pour atténuer ces impacts, bien que les critiques soutiennent que ces mesures sont insuffisantes et réactives, notamment en raison de la concurrence avec des plateformes comme TikTok.
Impact sur la santé et réactions politiques
La question transcende les clivages politiques, avec des responsables de la santé et des législateurs exprimant une préoccupation croissante. Le médecin-chef des États-Unis, Vivek Murthy, a mis en garde contre les effets dévastateurs des médias sociaux, exacerbant une "crise nationale" de la santé mentale chez les jeunes. Cette situation a incité à des actions législatives, notamment l'exigence d'un consentement parental pour l'accès des mineurs aux réseaux sociaux dans des États comme l'Utah et l'Arkansas.
Un front uni pour la protection des jeunes
Avec cette action en justice, les États-Unis démontrent une volonté bipartisane de contrer les pratiques préjudiciables de grandes entreprises technologiques comme Meta. L'accent est mis sur la protection de la jeunesse contre les dangers insidieux de la dépendance aux réseaux sociaux et la préservation de leur bien-être mental, posant un précédent dans la réglementation de la sphère numérique. La poursuite souligne également l'urgence de réformes plus larges dans le secteur technologique, confrontant des problématiques telles que le monopole et la protection des données personnelles.
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