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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurVolanirina Razafindrafito

Les Étrusques : une civilisation mystérieuse

Les Étrusques, un peuple énigmatique, ont marqué l'histoire de la péninsule italienne bien avant l'avènement de Rome.



Cet article explore l'origine, la société et l'héritage des Étrusques, une civilisation pré-romaine fascinante.


Une origine débattue

Les Étrusques sont l'une des civilisations les plus anciennes de la péninsule italienne, se développant dès le IXe siècle avant J.-C. Leurs origines exactes restent un sujet de débat parmi les historiens. Connus sous le nom de Tyrrhenoi par les Grecs et de Etrusci par les Romains, ils se désignaient eux-mêmes comme Rasna. Deux théories dominent : une origine autochtone, soutenue par des preuves archéologiques, et une origine lydienne, basée sur des récits historiques. Quelle que soit leur origine, les Étrusques ont laissé une empreinte indélébile sur la culture italienne.


Un territoire vaste et stratégique

Les Étrusques occupaient une région appelée Étrurie, couvrant l'actuelle Toscane, une partie de l'Ombrie, et le nord du Latium. Leur influence s'étendait jusqu'à la plaine du Pô et la Campanie. Ils étaient également présents en Corse et sur plusieurs côtes de la Gaule méridionale. Les principales cités étrusques, telles que Tarquinia, Cerveteri, et Veio, étaient situées entre Florence et Rome. Leur position stratégique favorisait des échanges commerciaux et culturels avec les Grecs, les Phéniciens et d'autres civilisations méditerranéennes.


Une société hiérarchisée

La société étrusque était composée de cités-États indépendantes, sans unité politique centrale. Chaque cité était gouvernée par un roi, remplacé par une aristocratie urbaine au Ve siècle avant J.-C. La société était fortement hiérarchisée, avec une élite aristocratique et une classe d'artisans et de commerçants. Les Étrusques étaient réputés pour leur ouverture culturelle, adoptant et adaptant les pratiques étrangères. Ils ont notamment intégré des rituels grecs et phéniciens, comme le banquet et le symposium, en les modifiant selon leurs traditions.


La langue mystérieuse des Étrusques

Les Étrusques avaient leur propre langue, non indo-européenne, aujourd'hui appelée étrusque. Bien que l'alphabet étrusque dérive des écritures grecque et phénico-punique, peu d'inscriptions subsistent, rendant la langue difficile à traduire. Les historiens et archéologues disposent d'un lexique limité, malgré une compréhension partielle de la grammaire et de la syntaxe. Les informations sur les Étrusques proviennent principalement de sources indirectes, notamment des textes grecs et latins.


Les banquets et le rôle des femmes

Les objets archéologiques, tels que les récipients et les mobiliers funéraires, témoignent de l'importance des banquets dans la société étrusque. Ces banquets étaient des occasions sociales où les hommes et les femmes participaient ensemble, une particularité unique dans le monde antique. Les femmes étrusques jouissaient de droits égaux à ceux des hommes, pouvant posséder des biens et participer aux événements publics. Cette émancipation choquait les Grecs, qui les qualifiaient de débauchées.


Une religion omniprésente

La religion jouait un rôle central chez les Étrusques. Ils croyaient que les dieux régissaient tous les aspects de la vie et interprétaient les signes divins à travers des arts divinatoires sophistiqués. L'observation de la foudre, le vol des oiseaux et l'examen des entrailles des animaux étaient des pratiques courantes. Le foie de Plaisance, une reproduction en bronze d'un foie de mouton, est un exemple de ces pratiques religieuses. Le Panthéon étrusque s'inspirait largement de la mythologie grecque, avec des divinités comme Tinia et Uni, équivalentes à Zeus et Héra.


La disparition des Étrusques

La civilisation étrusque a décliné avec l'expansion romaine à partir du IVe siècle avant J.-C. Les cités étrusques, incapables de s'unir politiquement, ont été conquises une à une par les Romains. En 90 avant J.-C., une loi romaine accordant les droits de citoyenneté aux cités alliées a facilité l'assimilation des Étrusques dans la société romaine. Leur langue et leurs coutumes ont progressivement disparu, remplacées par le latin et les pratiques romaines.


L'héritage des Étrusques

Malgré leur disparition, les Étrusques ont laissé un héritage durable à Rome. De nombreuses coutumes et symboles romains, en particulier dans le domaine religieux, trouvent leurs origines chez les Étrusques. Les divinités romaines, comme Jupiter et Junon, dérivent de Tinia et Uni. Les contributions des Étrusques à l'urbanisme, à l'art et aux pratiques sociales continuent d'être reconnues. Une exposition récente au musée de la Romanité à Nîmes a mis en lumière cette civilisation méconnue, révélant des aspects fascinants de leur culture à travers plus de 140 objets provenant de musées italiens.

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