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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Les Antaisaka : un peuple du sud-est de Madagascar

Il est dit que les Antaisaka, également connus sous le nom d'Antesaka, sont un peuple du sud-est de Madagascar, riche en histoire et en traditions. Leur origine remonte à l'époque où le roi Sakalava Menabe, Andriamandresy, chercha à établir un nouveau royaume. Ce royaume, connu sous le nom d'Antaisaka, est marqué par des coutumes ancestrales et une histoire de conquêtes et de soumissions.



Origine et situation géographique

On raconte que le roi Andriamandresy quitta le royaume Sakalava Menabe pour trouver de nouvelles terres, non pas pour étendre son royaume existant, mais pour en créer un nouveau : le royaume Antaisaka. Après sa mort lors d'une bataille avec les Betsileo, son corps fut ramené dans sa région d'origine par les vainqueurs. Les Antaisaka sont ainsi historiquement liés aux Sakalava, d'où leur nom qui signifie "Ceux du pays Sakalava". Malgré cette affiliation, ils possèdent des caractéristiques distinctes qui les différencient des Sakalava du Menabe.


Guerriers redoutables et histoire coloniale

Il est dit que les Antaisaka étaient des guerriers si redoutés que la reine Ranavalona Ière envoya 9 000 hommes de la capitale pour les soumettre au XIXe siècle. Cette réputation de guerriers aguerris a perduré à travers les siècles. Durant la période coloniale, les Antesaka furent souvent recrutés comme ouvriers agricoles et manœuvres, soulignant leur rôle crucial dans l'économie locale.


Culte des ancêtres et traditions funéraires

Les Antaisaka sont connus pour leur attachement profond à leurs traditions ancestrales, notamment le culte des ancêtres. Ce culte se pratique dans une ambiance fastueuse, avec des cérémonies de double ensevelissement. Les corps sont d'abord placés dans des sépultures provisoires, puis exhumés après deux ou trois ans pour être introduits définitivement dans les "kibory" ou tombeaux collectifs. Ces rituels soulignent l'importance accordée aux ancêtres et au lien sacré avec les défunts.


Tabous et coutumes

Il est intéressant de noter que les Antaisaka observent de nombreux « fady » ou tabous. Par exemple, un Antaisaka ne travaillera jamais sur les terres d'un autre et ne demandera jamais d'argent en contrepartie d'un travail. De plus, les chiens sont préférés comme impurs, ce qui explique l'absence de canidés dans leurs villages. Ces tabous véhiculent une vision du monde particulière et une organisation sociale unique.


La circoncision : une célébration sociale

La circoncision est un moment de grande joie et de liesse chez les Antaisaka. Elle se déroule entre juin et septembre, période durant laquelle la famille organisatrice offre un zébu au village. La viande est abondante lors de cette occasion, et l'événement renforce le statut social de la famille. Cette pratique illustre l'importance des rites de passage dans la culture Antaisaka.


Rôle des femmes et polygamie

Il est dit que la société Antaisaka est polygame, et les femmes y sont peu considérées. Une coutume ancestrale permet à un homme de quitter sa femme et ses enfants sans obligation pour en prendre une nouvelle. Les femmes n'ont pas droit à l'héritage foncier, même celui provenant de leurs propres parents. Cette situation reflète une organisation patriarcale traditionnelle qui influence encore la vie quotidienne des Antaisaka.


Vie quotidienne et activités économiques

Dans leur vie quotidienne, les Antaisaka sont de grands cultivateurs. Les hommes passent la majorité de leur temps dans les champs et les usines d'exploitation agricole. Située sur la côte, la région Antaisaka est également propice à la pêche, activité qui complète les revenus des familles, souvent avec l'aide des enfants. Cependant, de plus en plus de jeunes préfèrent le transport des locaux et de touristes en pousse-pousse à la pêche.


Production agricole et exportation

Il est à noter que la production agricole chez les Antaisaka est principalement destinée à l'exportation. Ils cultivent des produits comme la vanille, le girofle, le poivre et le café. L'agriculture de rente tient également une place importante, avec des cultures de riz, de patates douces, de fruits tropicaux et de manioc. Cette diversité agricole reflète l'adaptation d'Antaisaka aux conditions locales et aux exigences du marché.


En apprenant à connaître les Antaisaka, on découvre un peuple profondément enraciné dans ses traditions tout en s'adaptant aux changements de la modernité. Leur histoire, leurs pratiques culturelles et leur organisation sociale unique offrent un aperçu fascinant de la richesse culturelle de Madagascar. Les Antaisaka, par leur résilience et leur attachement à leurs coutumes, continuent de perpétuer un héritage vivant qui mérite d'être mieux connu et compris.

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