Plongez dans l'odyssée de la restitution des dépouilles des Amérindiens Kaliña, autrefois exhibés dans les zoos humains de Paris.
La Guyane est le théâtre d'une mission intense et émouvante : retrouver et restituer les corps de huit Amérindiens Kaliña, morts en 1892 et depuis conservés dans les collections nationales françaises. Cette quête fait suite à l'adoption par le Sénat d'une proposition de loi visant à faciliter la restitution des restes humains étrangers conservés dans les collections nationales françaises. Cependant, jusqu'à présent, chaque restitution nécessitait une loi spécifique, rendant le processus complexe et fragmentaire.
Jusqu'ici, le concept de restitution des restes humains a été un sujet de débat, certains musées les considérant comme des archives précieuses de l'humanité, conservées pour leur valeur scientifique. Toutefois, cette vision est en train de changer. Grâce à cette loi, un cadre plus clair sera établi pour accélérer les demandes de restitution de restes humains identifiés par un État tiers, au nom de leurs descendants. Cela inclut non seulement les restes de personnes étrangères, mais aussi ceux de Français, y compris des personnes originaires des territoires d'outre-mer.
Parmi ces restes figurent ceux de huit Kaliña, des Amérindiens de Guyane. Ils ont été amenés à Paris en 1892 pour être exhibés dans un des zoos humains, une pratique terrible de l'époque. Après leur mort tragique, leurs corps ont été conservés dans les collections du Muséum national d'histoire naturelle. Aujourd'hui, Corinne Toka Devilliers, membre de la communauté Kaliña, se bat pour que ces corps soient renvoyés en Guyane, où ils pourront enfin reposer en paix sur leur terre d'origine. Elle déclare : "Ne pas avoir nos morts à nos côtés est très douloureux"