Les Mapuches, ou « Peuple de la terre », constituent une communauté autochtone résiliente d'Amérique du Sud, principalement présente au Chili et en Argentine. Leur histoire, marquée par la résistance et la lutte pour la préservation de leur culture et de leurs terres, est un témoignage puissant de la force et de la détermination de ce peuple.
Les Mapuches, connus également sous le nom d'Araucans, sont un groupe ethnique autochtone vivant principalement dans les régions chiliennes d'Araucanie et des Lacs, ainsi qu'en Argentine, notamment dans les provinces de Neuquén, Río Negro et Chubut. Le terme « Mapuche » signifie littéralement « Peuple de la terre » en mapudungun, la langue qu'ils parlent. Leur population est estimée à environ 600 000 personnes au Chili et 200 000 en Argentine.
Histoire et résistance
Les Mapuches ont une longue histoire de résistance face aux envahisseurs. D'abord confrontés aux Incas, ils réussirent à les repousser au sud du fleuve Maule. Au XVIe siècle, les conquistadors espagnols, après avoir conquis l'Empire inca, se heurtèrent à la résistance farouche des Mapuches. Les chefs mapuches Lautaro et Pelantaro menèrent des rébellions significatives qui aboutirent à la fixation de la frontière militaire au niveau de la rivière Biobío, au sud de Santiago.
Entre 1860 et 1880, les États chilien et argentin lancèrent des campagnes militaires pour soumettre les territoires mapuches dans ce qu'on appelle respectivement la Pacification de l'Araucanie et la Conquête du Désert. Ces campagnes causèrent la mort de milliers de Mapuches et la confiscation de leurs terres, les survivants étant regroupés dans des réductions ou réserves. Les tentatives d'indépendance, comme celle du juriste Orélie Antoine de Tounens qui se proclama roi de l'Araucanie en 1860, furent également réprimées.
Acculturation et assimilation
Aux XXe et XXIe siècles, les Mapuches ont subi un processus d’acculturation et d’assimilation aux sociétés chilienne et argentine. Toutefois, des manifestations de résistance culturelle et des conflits liés à la propriété des terres et à la reconnaissance de leurs droits ont émergé. Le retour aux racines culturelles et la réappropriation de terres ancestrales sont devenus des aspects centraux de leur lutte contemporaine. Les Mapuches se plaignent de discrimination raciale et sociale, et leur indice de pauvreté est supérieur à la moyenne nationale chilienne.
Culture et économie
Traditionnellement, l'économie mapuche reposait sur la chasse et l’horticulture. Aux XVIIIe et XIXe siècles, elle évolua vers une économie agricole et d’élevage. Aujourd'hui, les Mapuches sont majoritairement des paysans, mais beaucoup migrent vers les grandes villes, notamment Santiago du Chili et Temuco, tout en maintenant des liens avec leurs communautés d'origine.
Langue et identité
Le terme « Mapuche » est composé de « mapu » (terre) et « che » (personne), signifiant « gens de la terre ». Ce terme est préféré par les Mapuches eux-mêmes, contrairement à « Araucans », un terme donné par les Espagnols. Les Incas les appelaient « awqa », signifiant « rebelle » ou « ennemi ». Les Mapuches ont adopté ce terme, le transformant en « awka », avec le sens d’« indomptable, rebelle, vaillant ».
Conflits contemporains
Les Mapuches continuent de lutter pour la récupération de leurs terres et la reconnaissance de leurs droits culturels. Les conflits liés à la propriété des terres impliquent souvent de grands domaines agricoles, des sociétés d’exploitation forestière et des multinationales. La résistance mapuche, parfois violente, est une réponse à la marginalisation et aux injustices historiques qu’ils ont subies.
Les Mapuches sont un peuple dont l’histoire est marquée par la résistance et la résilience. Leur lutte pour la préservation de leur culture et la réappropriation de leurs terres témoigne de leur détermination à maintenir leur identité et leurs traditions vivantes malgré les défis et les adversités.