La scène mondiale connaît une transformation profonde, marquée par la fin de la mondialisation basée sur le libre-échange. Ce changement est alimenté par divers facteurs, dont la montée du populisme, les répercussions de la pandémie du Covid-19, et les tensions géopolitiques telles que la situation en Ukraine. Toutefois, cette transformation ne signifie pas nécessairement une démondialisation totale, mais plutôt une adaptation des échanges aux nouvelles réalités imposées par les États.
Un nouveau chapitre en Arizona
Le 6 décembre 2022, un événement marquant s'est déroulé dans l'Arizona, illustrant ce changement de paradigme. Phoenix est devenue le témoin du début des travaux de construction de deux usines de semi-conducteurs financées par TSMC, une entreprise taïwanaise. Avec un investissement colossal de 40 milliards de dollars, cette initiative a été saluée comme le renouveau de l'industrie manufacturière américaine. L'intervention de l'administration Biden a été déterminante dans la concrétisation de ce projet, fournissant une portion significative des fonds via le Chips and Science Act de 2022.
La renaissance de l'industrie américaine
Lors de cette cérémonie, le président Joe Biden n'a pas manqué de souligner ce moment historique, affirmant que l'industrie manufacturière américaine connaissait une renaissance. Mais le véritable choc est venu du président-fondateur de TSMC, Morris Chang. Ce dernier a présenté cette nouvelle ère comme la conséquence du déclin du libre-échange. Fort de ses expériences passées, il a évoqué les réalités changeantes du commerce international, mettant en avant l'évolution du paysage économique mondial.
Le passage à une nouvelle mondialisation
Ce qui est certain, c'est que le modèle économique qui a dominé les années 1990 est en mutation. Alors que la priorité des décennies précédentes reposait sur la diminution des droits de douane, la vision des années 2020 et 2030 semble se dessiner différemment. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale américaine, a souligné cette transformation, évoquant une mondialisation remodelée, centrée sur des priorités différentes.
L'évolution du paysage économique mondial est incontestable. Face à des défis mondiaux sans précédent et à un contexte politique et économique en constante évolution, les États cherchent à reprendre le contrôle et à adapter la mondialisation à leurs besoins et priorités. L'époque où la mondialisation était synonyme de libre-échange sans entrave est révolue. Désormais, la fragmentation des échanges semble être la nouvelle norme, offrant aux nations une plus grande marge de manœuvre pour orienter leur avenir économique.