Il est dit que les Tanala, une ethnie de Madagascar, sont profondément attachés à leur liberté et à leurs traditions ancestrales. Concentrés dans la région sud-orientale de la Grande Île, entre Ikongo et Ifanadiana, ils ont su tirer parti de leur environnement forestier pour vivre en harmonie avec la nature et se défendre contre les attaques ennemies.

Les Tanala sont descendants des "Vazimba", un peuple autochtone de Madagascar. Entre le XIIIe et le XVIIe siècle, diverses ethnies fuyant les conflits sont venues se réfugier au pied du massif de l’Ikongo, consolidant ainsi la population tanala. Farouches défenseurs de leur indépendance, les Tanala ont combattu les Betsileo, Betsimisaraka, Antambahoaka, Antaimoro et Antaisaka pour préserver leur territoire.
Au XIXe siècle, les Tanala repoussèrent les tentatives de conquête des Merina, établissant finalement un pacte avec les Français en 1898 pour garantir leur tranquillité. Ce pacte permit de renommer le massif de l’Ikongo en Fort Carnot. Le royaume des Tanala se divisa alors en trois : le royaume Antanala du nord, le royaume Antanala du sud et le royaume central d’Ikongo. Tandis que les Antanala du nord étaient ouverts aux échanges avec les Merina et les Betsileo, ceux du sud restèrent farouchement indépendants.
Rites et coutumes
Il est dit que les Tanala observent une variété de rites qui marquent les différentes étapes de la vie. À la naissance, les enfants normaux sont reconnus après trois mois lors d'une cérémonie appelée « Mamoaka zaza » ou sortie de l’enfant, où un bœuf est sacrifié au pied d’un « vatolahy » (pierre mâle). La circoncision est une autre cérémonie importante, accompagnée d’offrandes aux ancêtres et de festivités.
En matière de mariage, les Tanala d’Ambohimanga permettent les unions entre cousins germains, tandis que les Tanala du sud et de l’est interdisent les mariages entre descendants de deux frères ou deux sœurs, à l'exception des unions entre descendants d'un frère et d'une sœur.
Les rituels funéraires chez les Tanala sont également spécifiques. En cas de décès, une veillée funéraire est organisée dans la case du chef du village, où le défunt est étendu et recouvert d’un « lamba mena » (linceul rouge). Le lendemain, le corps est transporté dans la tombe familiale avec divers objets personnels.
Vie quotidienne
Les Tanala pratiquent la culture sur brûlis, la chasse, la pêche et la cueillette. Ils vivent sur les flancs escarpés du massif de l’Ikongo, où les habitations des plus jeunes sont situées en contrebas et celles des aînés en hauteur. Leur vie sociale est hiérarchisée, chaque village disposant d’un « Tranobe », une maison collective servant de centre communautaire. Pour se distinguer, les Tanala portent souvent un petit chapeau rond.
Lutte pour la liberté et défense du territoire
Il est intéressant de noter que les Tanala ont une longue histoire de lutte pour la liberté. Leurs compétences guerrières et leur connaissance approfondie de la forêt leur ont permis de résister aux diverses tentatives de domination. Leur pacte avec les Français en 1898 marque un tournant dans leur histoire, leur permettant de maintenir une certaine autonomie malgré les pressions extérieures.
Culture et traditions
La culture tanala est riche en traditions orales et en rites ancestraux. Les cérémonies et les pratiques rituelles reflètent une profonde connexion avec la nature et les ancêtres. Les « Doany », lieux sacrés abritant les tombeaux des fondateurs légendaires, sont essentiels dans les rites agricoles et les célébrations communautaires.
Les Tanala de l’Ikongo, par leur histoire de résistance, leurs traditions riches et leur mode de vie en harmonie avec la nature, constituent un peuple fascinant et résilient de Madagascar. Leur capacité à préserver leur indépendance tout en maintenant leurs coutumes témoigne de leur force et de leur ingéniosité. En apprenant à connaître les Tanala, on découvre une richesse culturelle et une profondeur historique qui méritent d'être célébrées et respectées.