Les sinistres liés aux émeutes, suite à la mort de Nahel, dépassent largement les estimations, impactant principalement les biens des professionnels et des collectivités locales.
La fédération professionnelle des assureurs a révélé que les violences urbaines déclenchées par la mort tragique de Nahel, un adolescent tué par un policier à Nanterre le 27 juin dernier, engendreront des coûts bien plus élevés que prévu. Au lieu des 280 millions d'euros anticipés la semaine dernière, les assureurs devront faire face à une facture de 650 millions d'euros. Selon Florence Lustman, présidente de France Assureurs, environ 90% du coût des violences urbaines concerne les 3 900 biens des professionnels et des collectivités locales qui ont été endommagés. Les particuliers, quant à eux, ont principalement subi des dégâts sur leurs véhicules personnels.
La fédération des assureurs a enregistré 11 300 déclarations de sinistres liées aux récentes émeutes. Les biens professionnels représentent 55% des 650 millions d'euros, tandis que les biens des collectivités locales en représentent 35%, précise France Assureurs. Face à cette situation, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a exhorté les assureurs à prolonger les délais de déclaration, à réduire les franchises et à indemniser rapidement les professionnels touchés par les émeutes. Les banques ont également été appelées à faire preuve de compréhension envers les victimes.
Certaines compagnies d'assurance, telles que Covea (MMA, MAAF et GMF), Macif, BPCE, Crédit Agricole et Crédit Mutuel Alliance Fédérale, ont répondu à cet appel en annonçant des mesures d'assistance pour les victimes. Axa, Generali et Société Générale ont également emboîté le pas. Florence Lustman souligne que la nature des sinistres liés aux récentes violences urbaines diffère considérablement de ce qui s'était produit lors des émeutes de 2005. À l'époque, les dégradations et incendies de véhicules représentaient plus de 80% des sinistres, pour un coût total de 204 millions d'euros. Il reste à voir si les assureurs réagiront de la même manière qu'en 2005, lorsque des tensions ont émergé entre eux et le gouvernement concernant la question de la responsabilité de l'État dans les violences urbaines.