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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Madagascar et Corée : un message d’amitié et de coopération à l’occasion du Gaecheonjeol

Antananarivo, le 27 novembre 2025. Dans la capitale malagasy, la célébration du Gaecheonjeol, fête nationale de la République de Corée, a donné lieu à un message diplomatique fort. Madame Christine Razanamahasoa, Ministre des Affaires étrangères, a adressé, au nom du Président de la Refondation de la République de Madagascar, du Gouvernement et du peuple malagasy, ses félicitations à Son Excellence Monsieur Lee Jae-myung, Président de la République de Corée, ainsi qu’au peuple coréen. Le propos s’inscrit dans une tradition de courtoisie entre États, mais il porte aussi une signification politique au regard des relations bilatérales qui unissent Madagascar et la Corée depuis plus de trois décennies.

Le message délivré à l’occasion de cette fête ne se limite pas à un hommage protocolaire. Il rappelle l’importance culturelle et identitaire de la date commémorée par Séoul, tout en mettant en avant la proximité croissante entre les deux pays. La Ministre a insisté sur les réalisations concrètes issues d’une coopération qualifiée de fructueuse, estimée à 32 années. Dans le même temps, elle a réaffirmé l’engagement de Madagascar pour la mise en œuvre de sa stratégie nationale de refondation et salué l’appui constant de la République de Corée. Enfin, elle a replacé la relation malagasy-coréenne dans une dynamique régionale et multilatérale plus large, évoquant le succès du Premier Sommet Corée–Afrique de 2024 et l’accès de la Corée au statut de membre observateur à la Commission de l’océan Indien.

Au-delà des mots, cette déclaration contribue à dessiner une ligne diplomatique. Elle articule mémoire culturelle, coopération de développement et visions politiques convergentes, dans un contexte où la présence coréenne en Afrique et dans l’océan Indien est présentée comme structurante pour l’avenir des partenariats.

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Une fête nationale coréenne saluée depuis Antananarivo

Le Gaecheonjeol, au cœur des célébrations évoquées à Antananarivo, renvoie à l’histoire fondatrice de la nation coréenne. Selon le rappel effectué dans le message de la Ministre, cette journée commémore la fondation légendaire de la nation coréenne en 2333 avant Jésus-Christ. Cette évocation du passé lointain est présentée comme un symbole de la richesse culturelle, spirituelle et identitaire d’un peuple qui a su préserver son héritage à travers les siècles.

En adressant ses félicitations à la plus haute autorité coréenne et à l’ensemble du peuple coréen, la cheffe de la diplomatie malagasy reconnaît la portée de cette date dans la conscience nationale coréenne. Le choix des termes insiste sur la dimension de continuité historique et de fidélité à un héritage. Dans une communication diplomatique, ce type de référence à la mémoire collective n’a rien d’anodin. Il envoie le signal d’un respect accordé à la culture et aux récits fondateurs de l’autre.

La déclaration prononcée à Antananarivo le 27 novembre 2025 s’inscrit dans l’espace protocolaire des relations internationales, où les fêtes nationales sont généralement l’occasion d’échanges de messages de sympathie entre États. Mais l’accent mis sur la signification du Gaecheonjeol donne un relief particulier à l’hommage. Le texte insiste sur ce que cette fête représente : une célébration de l’identité d’un peuple et de sa capacité à préserver un patrimoine à travers le temps. Dans ce cadre, Madagascar affirme s’associer à la solennité de l’événement.

Cette prise de parole offre également un cadre de lecture au reste du message. En situant d’emblée la relation dans une reconnaissance mutuelle de valeurs culturelles et historiques, la Ministre prépare le terrain pour évoquer une coopération bilatérale ancrée dans la durée et nourrie d’initiatives concrètes.

Trente-deux années de coopération jugée fructueuse

L’un des points majeurs du message est la mention explicite de 32 années de coopération fructueuse entre Madagascar et la République de Corée. Cet ancrage temporel souligne une relation consolidée, construite au fil du temps. La Ministre cite ce chiffre comme une donnée structurante, laissant entendre qu’il ne s’agit pas d’un partenariat récent ou opportuniste, mais d’un lien durable.

Le mot « fructueuse » qualifie la coopération et implique la production de résultats tangibles. Sans se perdre dans les détails, le message en énumère plusieurs manifestations concrètes, qui illustrent la diversité des domaines concernés. Cette coopération est présentée comme un facteur de développement et de soutien mutuel, visible à travers des projets, des infrastructures et des programmes de formation.

Le rappel de ces 32 années sert aussi à inscrire la relation dans un récit d’amitié continue. Une coopération de cette durée peut être comprise comme ayant traversé des périodes politiques et économiques variées, ce qui renforce l’idée d’une fidélité entre partenaires. Dans le discours diplomatique, la longévité est souvent présentée comme un gage de confiance.

La Ministre met en avant le caractère bilatéral de ces échanges, même si les exemples cités portent principalement sur l’appui coréen à Madagascar. Le texte insiste donc sur l’importance accordée par Antananarivo à cette coopération, perçue comme constitutive d’une relation forte.

Au regard de ces éléments, la fête nationale coréenne devient aussi un moment pour rappeler cette profondeur de relation. Le message diplomatique réunit ainsi deux dimensions : d’une part, l’hommage au peuple coréen et à son histoire ; d’autre part, la réaffirmation politique d’une coopération dont les fruits sont jugés visibles et importants.

Des projets emblématiques cités comme preuves d’un partenariat actif

Pour illustrer cette coopération qualifiée de fructueuse, la Ministre cite plusieurs projets. Leur énumération dessine une cartographie des secteurs où Madagascar et la Corée ont travaillé ensemble. Chacun de ces projets est mentionné comme une preuve concrète de l’engagement bilatéral, sans que le message n’en modifie ou n’en amplifie la portée au-delà de ce qui est déjà connu dans son propre récit.

Le programme éducatif BEAR II est d’abord cité. Sa qualification d’« éducatif » suffit à situer son domaine, celui de la formation et de l’enseignement. Dans la déclaration, il incarne l’investissement dans le capital humain et la volonté de renforcer les capacités à travers l’éducation. La simple mention du programme dans cette liste officielle le présente comme un exemple marquant du partenariat.

Le projet BIOCOM est ensuite évoqué, explicitement associé à la conservation de la biodiversité. Ce lien entre coopération internationale et environnement montre que la relation ne se limite pas à des aspects économiques ou techniques, mais couvre également la question sensible et stratégique de la préservation du vivant. Le texte signale ici un champ où les deux pays ont développé une collaboration utile à Madagascar.

La Ministre mentionne également les sous-stations du PRIRTEM I, reliées à l’électrification. La référence à ces sous-stations souligne un appui dans le domaine énergétique. L’électrification est présentée comme une priorité, et la présence d’infrastructures identifiées, telles que les sous-stations, donne un caractère très concret à la coopération.

Autre projet cité : l’usine de transformation d’Ambatovy. La formulation retenue parle d’une usine de transformation, suggérant une dimension industrielle et économique. Là encore, la simple présence de cette infrastructure dans la liste témoigne de l’importance qu’Antananarivo lui accorde dans le partenariat bilatéral.

Enfin, la Ministre évoque les bourses et formations offertes par la KOICA. Cette mention renvoie à un soutien direct au développement des compétences, via des opportunités de formation. Les bourses et formations sont ici explicitement rattachées à l’agence concernée, ce qui met en avant le rôle institutionnel de la coopération coréenne. Cette dimension humaine complète les autres projets, davantage liés aux infrastructures ou à l’environnement.

Pris ensemble, ces exemples montrent que la coopération est multiforme. Elle touche à la fois l’éducation, l’environnement, l’énergie, l’industrie et la formation professionnelle. Le message n’en tire pas de conclusions nouvelles, mais leur mise en série suffit à présenter la coopération comme structurée et active. Le choix de projets variés est aussi un moyen d’affirmer que la relation bilatérale repose sur un éventail d’actions et non sur un domaine unique.

La liste, telle qu’elle est exprimée, fonctionne comme une photographie diplomatique. Elle fixe dans le discours public les repères de la coopération, et donne un contenu visible à la formule « 32 années de coopération fructueuse ».

La refondation nationale malagasy et le soutien constant de Séoul

Au-delà du bilan, la Ministre consacre une partie de sa déclaration à la situation interne de Madagascar. Elle réaffirme l’engagement du pays dans la mise en œuvre de sa stratégie nationale de refondation. Cette formule, énoncée sans détail supplémentaire dans le texte, exprime une orientation politique majeure. Elle indique que Madagascar se situe dans une dynamique de transformation nationale, qualifiée de refondation, à laquelle les autorités promettent de donner suite.

L’important, dans le message, est la manière dont ce projet est articulé avec la relation coréenne. La Ministre salue le soutien constant de la République de Corée, décrite comme demeurant aux côtés de Madagascar pour accompagner ses initiatives et ses actions en faveur de cette refondation nationale.

Cette phrase a une portée diplomatique claire. Elle inscrit la coopération bilatérale non seulement dans le cadre de projets existants, mais aussi dans un accompagnement vers l’avenir. Le soutien coréen est présenté comme stable, continu, et aligné sur les priorités malagasy. Il ne s’agit pas d’un appui ponctuel, mais d’une aide qui accompagne le processus politique national.

En remerciant la République de Corée dans ce contexte, Antananarivo souligne qu’il reconnaît dans ce partenaire un allié qui comprend et appuie la trajectoire nationale de Madagascar. La mention de la refondation donne ainsi une dimension supplémentaire à la coopération. Le partenariat n’est pas seulement technique ou financier ; il se présente comme un levier pour soutenir un projet de transformation politique et stratégique.

Cette partie du message renforce l’idée de confiance. Dans les déclarations diplomatiques, le fait qu’un pays annonce compter sur un partenaire extérieur pour soutenir un processus national signifie que ce partenaire est jugé fiable et constant. Le texte ne va pas plus loin, mais l’implication est claire : Madagascar voit dans l’appui coréen un élément de continuité et de solidité dans ses efforts nationaux.

Ainsi, la célébration du Gaecheonjeol devient aussi un instant privilégié pour rappeler une convergence d’orientations. Là où la fête nationale coréenne évoque la permanence de l’identité d’un peuple, Madagascar met en avant une refondation de son propre avenir, soutenue par la coopération coréenne.

Une relation replacée dans une dynamique régionale et multilatérale

La déclaration ne s’arrête pas au cadre strictement bilatéral. Elle se termine par une perspective régionale et multilatérale. La Ministre félicite le succès du Premier Sommet Corée–Afrique de 2024. Cette reconnaissance signifie que Madagascar suit et valorise les efforts coréens pour structurer son dialogue avec le continent africain. Le sommet est présenté comme une initiative réussie, et sa mention dans cette déclaration officielle lui confère une importance diplomatique.

Le texte évoque également l’accès de la Corée au statut de membre observateur à la Commission de l’océan Indien. Cette organisation régionale, liée à l’espace géographique auquel appartient Madagascar, devient un point de rencontre entre Antananarivo et Séoul. Le statut d’observateur accordé à la Corée est salué comme un signe de rapprochement. La Ministre souligne que ces initiatives renforcent la coopération régionale et l’amitié durable entre les deux peuples.

Ces deux éléments permettent de comprendre comment Madagascar situe sa relation avec la Corée. Celle-ci dépasse un partenariat bilatéral strict, pour s’inscrire dans une stratégie plus large où Séoul est appelé à jouer un rôle auprès des pays africains et dans l’océan Indien. Il ne s’agit pas de créer une nouvelle interprétation, mais de mettre en relief ce que la déclaration établit : les relations Madagascar–Corée se nourrissent aussi d’un environnement régional en évolution.

En saluant le sommet Corée–Afrique et la présence coréenne au sein de la Commission de l’océan Indien, la Ministre donne à la coopération un horizon géopolitique plus vaste. Les initiatives mentionnées sont présentées comme des passerelles. D’une part, elles élargissent les formes de coopération à l’échelle continentale ; d’autre part, elles ancrent la Corée dans un espace régional maritime qui concerne directement Madagascar.

La conclusion du texte joue donc sur deux registres complémentaires. Elle confirme l’amitié durable entre les deux peuples, notion affective et symbolique souvent utilisée en diplomatie pour souligner la proximité. Elle insiste aussi sur la coopération régionale, notion stratégique qui renvoie à une collaboration structurée dans des cadres collectifs.

Dans cette optique, la célébration du Gaecheonjeol devient une occasion d’inscrire la relation dans une continuité historique, une coopération concrète et une projection future. Le message officiel prononcé à Antananarivo le 27 novembre 2025 met en scène une relation qui se veut stable, productive et ouverte vers des dynamiques plus larges.

En rendant hommage à la fondation légendaire de la nation coréenne, Madagascar témoigne de son respect pour l’histoire et la culture de son partenaire. En rappelant 32 ans de coopération et en citant des projets précis, il donne un contenu concret à cette relation. En liant le partenariat à la stratégie nationale de refondation, il souligne la dimension politique et stratégique du soutien coréen. En saluant enfin des initiatives régionales et continentales, il affirme que cette relation s’inscrit dans un mouvement multilatéral appelé à se renforcer.

Ainsi, la déclaration de la Ministre des Affaires étrangères apparaît comme une synthèse diplomatique soigneusement articulée. Elle rappelle l’essentiel : une célébration nationale respectée, une coopération reconnue, un avenir partagé dans la logique d’une refondation malagasy soutenue par un partenaire fidèle, et une amitié appelée à se déployer au-delà des frontières bilatérales, dans les cadres régionaux et africains déjà mis en avant.

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