Le gouvernement malgache est sous pression pour revoir sa législation sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Alors que le pays risque de figurer sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), les enjeux économiques et la crédibilité internationale sont au cœur des préoccupations.
Les risques d'une intégration sur la liste grise
Madagascar est confronté à un sérieux avertissement: sans mesures efficaces et rapides, le pays pourrait être inscrit sur la liste grise du GAFI. Cette intégration représente bien plus qu'un simple classement. Elle signalerait au monde entier les lacunes du pays en matière de réglementation du blanchiment de capitaux et financement du terrorisme. Un tel classement pourrait décourager les investisseurs et ternir la réputation du pays. C'est le message qu’a transmis le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) à travers un communiqué, pressant les autorités d'agir rapidement.
Un cadre législatif à améliorer
Si Madagascar s'est doté d'une loi sur le blanchiment des capitaux en 2019, le GAFI estime qu'elle ne respecte que 3 de ses 40 recommandations. Ces dernières couvrent divers domaines tels que le système judiciaire, la régulation financière et la coopération internationale. Le GEM souligne l'importance de se conformer à ces recommandations, non seulement pour éviter une éventuelle liste grise, mais aussi pour assurer la crédibilité des transactions financières du pays et lutter efficacement contre les flux financiers illégaux.
La voix des acteurs clés
La prise de conscience ne se limite pas aux entreprises. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) a également évoqué les répercussions économiques potentielles d'une intégration à la liste grise. De plus, la Banque centrale, Banky foiben’i Madagasikara (BFM), a appelé à l’adoption de l’avant-projet de loi. Son gouverneur, Aivo Andrianarivelo, a même associé cette adoption à la poursuite de la constitution de la réserve d'or nationale.
Le défi du timing
L'urgence est réelle. Madagascar doit agir avant fin septembre pour éviter la liste grise du GAFI. Cependant, la prochaine session parlementaire ne débutera que le 17 octobre. Cela implique des délais serrés pour la présentation, la discussion et l'adoption des amendements nécessaires.
La situation actuelle met en lumière la nécessité pour Madagascar de renforcer son cadre législatif et réglementaire en matière de blanchiment de capitaux. Si le pays veut préserver sa crédibilité et soutenir son économie, une action rapide et décisive est impérative.