Manifestations en Italie : l'opposition unie contre les réformes Meloni
- Ravoavahy Raharimalala
- 19 juin 2024
- 3 min de lecture
A Rome, près de 2 000 personnes ont défilé pour exprimer leur mécontentement face aux trois réformes constitutionnelles que la coalition de droite et d'extrême droite souhaite mettre en œuvre, incluant l'élection du chef de gouvernement au suffrage universel.

Pour la première fois, les principaux partis d'opposition italiens se sont unis contre la coalition d'extrême droite et de droite au pouvoir depuis la fin de 2022. Le Parti démocrate (PD), le Mouvement 5 Étoiles (M5S) et l'Alleanza Verdi e Sinistra (AVS) ont marché ensemble le 18 juin à Rome. Cette manifestation historique a rassemblé près de 2 000 personnes, toutes unies contre les réformes constitutionnelles proposées par le gouvernement Meloni.
Les leaders de l'opposition en première ligne
Les figures de proue de l'opposition, Elly Schlein (PD), Giuseppe Conte (M5S), Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli (AVS), ont exprimé leurs vives inquiétudes. Ils estiment que ces réformes risquent de diviser le pays entre un Nord prospère et un Sud défavorisé, de diminuer les pouvoirs du Parlement et de mettre en péril l'indépendance judiciaire. Chacun des trois partis de droite et d'extrême droite au pouvoir, Fratelli d’Italia (FDI) dirigé par Giorgia Meloni, la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia (FI) fondée par Silvio Berlusconi, soutient fermement ces réformes.
La réforme du suffrage universel
L'une des réformes les plus controversées concerne l'élection du président du conseil au suffrage universel. Le Sénat italien a récemment approuvé un texte législatif qui prévoit cette élection directe pour une durée de cinq ans. Selon ce texte, la coalition ayant soutenu le candidat victorieux obtiendrait au moins 55 % des sièges au Parlement. Bien que cette réforme soit présentée comme un moyen de renforcer la stabilité gouvernementale, l'opposition y voit une menace pour la démocratie et la diversité politique.
Les implications économiques et sociales
L'opposition craint que ces réformes n'entraînent une centralisation excessive du pouvoir, limitant ainsi le rôle de contrepoids du Parlement. En particulier, la réforme du suffrage universel pourrait consolider une majorité parlementaire stable, mais au détriment de la représentation proportionnelle et de la diversité politique, fondamentales pour la démocratie italienne. De plus, les réformes risquent d'accentuer les inégalités entre le Nord et le Sud du pays, aggravant les disparités économiques et sociales.
Une mobilisation continue
Malgré l'approbation initiale de certaines réformes, l'opposition reste déterminée à poursuivre la lutte. Les manifestations de juin ne sont que le début d'une mobilisation plus large contre ce qu'ils perçoivent comme une dérive autoritaire. Les leaders de l'opposition appellent à une vigilance accrue et à une participation active des citoyens pour défendre les principes démocratiques et l'équilibre des pouvoirs en Italie.
Un avenir politique en jeu
L'Italie se trouve à un tournant décisif. Les réformes constitutionnelles proposées par la coalition de Giorgia Meloni divisent profondément le pays et suscitent une opposition unie et déterminée. Alors que le débat se poursuit, l'avenir de la démocratie italienne dépendra largement de l'issue de cette lutte entre le gouvernement et ses opposants. Les prochaines étapes seront cruciales pour le paysage politique et social de l'Italie.
L'unité de l'opposition et la mobilisation citoyenne pourraient jouer un rôle déterminant dans la sauvegarde des principes démocratiques et l'équilibre des pouvoirs en Italie. Il est essentiel que la population reste informée et engagée pour garantir que les décisions prises respectent les valeurs fondamentales de la démocratie et de la justice sociale.