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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Marie Michelle Sahondrarimalala quitte le ministère de l’Éducation nationale avant la formation du nouveau gouvernement

La démission de Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Éducation nationale, marque un tournant politique inattendu dans le contexte déjà instable que traverse Madagascar. Quelques jours avant la formation du nouveau gouvernement, la responsable annonce quitter ses fonctions, invoquant des conditions institutionnelles et sociales ne permettant plus d’assurer la continuité du service public de manière efficace. Sa décision, lourde de sens, s’inscrit dans une période de transition politique délicate, marquée par la dissolution du gouvernement et le départ en exil du président Andry Rajoelina.

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Une démission avant la nomination du nouveau gouvernement

Marie Michelle Sahondrarimalala a officiellement annoncé sa démission alors que son successeur n’a pas encore été désigné. Normalement chargée d’expédier les affaires courantes jusqu’à la nomination du prochain ministre, elle estime que les conditions actuelles ne lui permettent plus de garantir le bon fonctionnement du ministère. Dans sa déclaration, elle évoque des obstacles multiples, notamment un contexte institutionnel et social perturbé, ainsi qu’une instabilité politique rendant difficile la poursuite des activités administratives.

La ministre précise que les événements récents ont entraîné la suspension de nombreuses activités au sein du ministère, paralysant ainsi une partie du fonctionnement du système éducatif. Elle regrette que le climat actuel ne soit plus propice à la stabilité du service public et déplore un affaiblissement de l’efficacité administrative. Face à cette impasse, elle a choisi de se retirer afin de laisser aux autorités compétentes la possibilité de rétablir une gouvernance capable d’assurer la continuité du service public.

Un contexte politique tendu et incertain

La démission de Marie Michelle Sahondrarimalala intervient dans un contexte politique particulièrement troublé. Depuis l’annonce de la dissolution du gouvernement par Andry Rajoelina le 29 septembre, Madagascar vit au rythme d’une profonde reconfiguration institutionnelle. La nomination d’un nouveau Premier ministre devait permettre d’assurer la transition, mais les récents événements, notamment le départ en exil de l’ancien président, ont accentué le flou politique.

Dans ce climat, les ministres sortants, dont Marie Michelle Sahondrarimalala, avaient pour mission d’expédier les affaires courantes jusqu’à la formation du nouveau gouvernement. Cependant, la mise en place d’un chef d’État par intérim et la refondation des institutions ont profondément modifié les équilibres politiques. Selon la ministre, cette situation a fragilisé la capacité du ministère à remplir sa mission de service public. Elle estime que la direction actuelle du pays ne garantit plus les conditions nécessaires à un travail efficace et apaisé.

L’instabilité institutionnelle s’est traduite par une suspension de nombreuses activités au sein du ministère de l’Éducation nationale. Des dossiers ont été mis en attente, des projets gelés, et plusieurs initiatives ont été ralenties faute de directives claires. Dans un secteur aussi sensible que l’éducation, cette situation compromet la mise en œuvre des politiques publiques et retarde des réformes essentielles pour le système scolaire malgache.

Un engagement politique renouvelé sous une autre forme

Malgré sa démission du ministère, Marie Michelle Sahondrarimalala ne se retire pas de la vie publique. Dans sa déclaration, elle affirme rester pleinement investie dans la construction d’une nation malgache forte, digne et prospère. Élue députée à Fianarantsoa sous les couleurs de la plateforme Isika Rehetra Miaraka Amin’i Andry Rajoelina (Irmar), elle devrait logiquement retrouver son siège à l’Assemblée nationale, en attendant la décision de la Haute Cour constitutionnelle.

Cette reconversion parlementaire s’inscrit dans la continuité de son engagement politique. Après avoir été l’une des figures de l’équipe gouvernementale, elle endosse désormais un rôle plus militant, accompagnant les démarches de l’ancien président en exil. Son implication dans les discussions avec les missions internationales témoigne d’une volonté de peser sur la scène politique nationale, même en dehors des fonctions ministérielles.

Marie Michelle Sahondrarimalala s’est également illustrée dans les mouvements de contestation contre le régime de la Refondation, qu’elle accuse d’avoir fragilisé les institutions du pays. En prenant la tête de ces mobilisations, elle devient une figure importante de l’opposition à la nouvelle direction étatique, tout en continuant de représenter Andry Rajoelina dans plusieurs missions politiques internes et externes.

Un ministère fragilisé dans la tourmente politique

La démission de la ministre intervient dans un moment critique pour le ministère de l’Éducation nationale. Déjà éprouvé par les tensions politiques et les incertitudes institutionnelles, ce département clé se retrouve sans direction stable. L’éducation, pilier du développement et de la cohésion sociale, se voit ainsi fragilisée par l’instabilité politique ambiante.

Les propos de la ministre sortante laissent entrevoir un profond malaise au sein de l’administration éducative. En évoquant des “conditions ne permettant plus d’assurer de manière optimale la gestion et le bon fonctionnement du ministère”, elle souligne la gravité de la situation. L’absence de directives claires, la paralysie administrative et la perte de repères hiérarchiques sont autant de symptômes d’un système en difficulté.

Cette crise au sommet du ministère a des répercussions directes sur les établissements scolaires, les enseignants et les élèves. La suspension des activités administratives pourrait retarder la mise en œuvre de programmes essentiels, la distribution de manuels ou encore la gestion des examens. L’incertitude politique, en s’immisçant dans la sphère éducative, menace la continuité pédagogique et la qualité de l’enseignement à l’échelle nationale.

Une figure politique entre continuité et rupture

Marie Michelle Sahondrarimalala a connu un parcours politique marqué par la proximité avec Andry Rajoelina, dont elle a été une fidèle collaboratrice. Sa décision de démissionner, loin d’être un désengagement, s’inscrit dans une stratégie de repositionnement politique. En renonçant à son poste ministériel, elle choisit de se placer du côté de la contestation plutôt que de la continuité institutionnelle.

Son départ témoigne aussi d’un désaccord profond avec la manière dont la transition politique est conduite depuis la refondation du gouvernement. En se retirant, elle envoie un message clair : celui d’une perte de confiance dans les nouvelles orientations de l’État. Pour elle, la légitimité du pouvoir en place et la stabilité des institutions ne sont plus garanties, ce qui justifie son refus de continuer à gérer les affaires courantes.

Dans le paysage politique malgache, cette prise de position renforce la polarisation entre les partisans de l’ancien président et les soutiens du nouveau régime. Elle illustre également le climat de tension qui règne dans les hautes sphères de l’État, où chaque décision est scrutée à la lumière des rapports de force entre les différentes factions politiques.

Une transition institutionnelle encore floue

La période actuelle à Madagascar reste marquée par une grande incertitude. Depuis la dissolution du gouvernement fin septembre et la nomination d’un Premier ministre de transition, la refonte institutionnelle semble peiner à s’installer durablement. Le départ en exil d’Andry Rajoelina a ajouté un élément d’instabilité supplémentaire, perturbant le fonctionnement des institutions.

Dans ce contexte, la démission de Marie Michelle Sahondrarimalala apparaît comme un symptôme d’un malaise plus profond. Elle reflète les difficultés du pays à stabiliser ses structures politiques et administratives après plusieurs semaines de turbulences. L’absence de visibilité sur la composition du futur gouvernement et les retards dans les nominations accentuent le sentiment d’incertitude parmi les hauts fonctionnaires et les citoyens.

La continuité du service public, notamment dans des secteurs essentiels comme l’éducation, devient ainsi un enjeu majeur. La question de la gouvernance du ministère reste ouverte, tout comme celle de la mise en œuvre des réformes initiées avant la crise. Tant que la stabilité politique ne sera pas rétablie, la reconstruction d’un cadre administratif fonctionnel semble compromise.

Conclusion : une démission révélatrice d’un malaise politique profond

Le départ de Marie Michelle Sahondrarimalala du ministère de l’Éducation nationale dépasse la simple dimension administrative. Il révèle un malaise plus large, lié à la crise de légitimité et de gouvernance que traverse Madagascar. En invoquant des conditions institutionnelles et politiques inadaptées, la ministre met en lumière les limites du système actuel, incapable d’assurer la continuité des affaires publiques dans un climat aussi instable.

Sa décision, prise dans un contexte d’incertitude politique et de recomposition du pouvoir, souligne les défis auxquels le pays fait face : restaurer la confiance dans les institutions, garantir la stabilité administrative et relancer les services publics. En attendant la nomination d’un nouveau ministre, le secteur de l’éducation se retrouve dans une position délicate, suspendu entre un passé encore présent et un avenir politique incertain.

En quittant son poste, Marie Michelle Sahondrarimalala ne tourne pas la page de son engagement. Elle poursuit son action sous d’autres formes, au sein de la vie politique et des mouvements de contestation. Son départ illustre la complexité d’une période de transition où la frontière entre gouvernance et opposition devient de plus en plus floue, reflet d’un pays en quête de stabilité et de légitimité.

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