Au Maroc, une atmosphère de silence et de prières règne lors de la Commémoration des attentats de Casablanca le 16 mai 2003, 20 ans après.
Le Maroc a récemment marqué le vingtième anniversaire de l'attentat le plus meurtrier de son histoire, avec une commémoration empreinte de tristesse. Le 16 mai, quatorze kamikazes marocains ont perpétré des attaques contre un restaurant, le bâtiment de l'alliance israélienne, le cimetière juif et le consulat de Belgique. Le bilan fut dévastateur, avec 45 morts, dont douze kamikazes, et environ une centaine de blessés. Cet attentat, attribué à al-Qaïda, continue de laisser des blessures ouvertes chez de nombreux habitants de Casablanca.
Dans un recueillement marqué par le silence et les prières, plusieurs dizaines de victimes et familles de victimes se sont réunies devant la stèle commémorative de la place Mohammed V de Casablanca. Parmi elles, Fiyach Mesbah, qui porte encore les séquelles de cet événement tragique, partage son sentiment : « Pour moi, c'est comme si c'était hier parce que j'ai gardé des séquelles qui sont apparentes. J'ai perdu l’œil gauche et l'odorat, plus le tympan de mon oreille gauche qui est troué. »
Soad ElKhammal, qui a perdu à la fois son fils et son mari dans l'attentat, préside désormais l'association marocaine des victimes du terrorisme. Elle explique la raison de leur présence annuelle lors de cette commémoration : « Chaque année, nous sommes ici parce qu'il n'est pas possible d'oublier les familles et les victimes. Le père, le mari, l'enfant, si nous les oublions, ce sera une nouvelle victoire pour le terrorisme. »