Alors que la cour d'appel de Versailles a confirmé la détention provisoire du policier de 38 ans responsable du tir, de nouveaux éléments de l'enquête ont été dévoilés.

Alors que la cour d'appel de Versailles a confirmé la détention provisoire du policier de 38 ans responsable de la mort de Nahel à Nanterre le 27 juin dernier, des informations cruciales ont émergé de l'enquête, dévoilant une réalité choquante. Les premiers éléments révèlent des détails troublants sur les circonstances entourant cette tragédie, remettant en question les actions du policier impliqué.
Ces révélations mettent en lumière les circonstances de la poursuite qui a conduit les deux policiers à se lancer après le jeune conducteur. Quelques minutes avant la mort de Nahel, le brigadier de 38 ans, déclarant être à son "neuvième jour de travail consécutif", relate avoir quitté le commissariat de Nanterre à huit heures à moto, accompagné de son collègue. Le compte rendu fait état de la repérage d'une Mercedes dont le moteur vrombissait et qui circulait dans la voie de bus, jetant ainsi les bases d'une séquence d'événements tragiques.
Avant de justifier son geste, qui constitue son premier et unique coup de feu en carrière, le policier a d'abord expliqué aux enquêteurs que son intention initiale n'était pas de tirer, ni de "viser le haut du corps mais le bas" en cas de détérioration de la situation. Cependant, il a admis avoir frappé le pare-brise "afin d'attirer l'attention du conducteur". Cette version est contredite par l'un des passagers, qui affirme que le policier a directement porté des coups de crosse contre Nahel. Selon le gardien de la paix, le conducteur aurait fait avancer et reculer le véhicule, un détail qui ne semble pas être corroboré par la vidéo. Se sentant "déstabilisé par l'accélération du véhicule", le policier finit par ouvrir le feu, craignant d'être écrasé contre le muret situé derrière lui. Son intention était également de protéger son collègue, qu'il affirme avoir failli être "embarqué" par le véhicule. Il avait précédemment déclaré aux enquêteurs que son collègue avait passé "le haut de son corps dans l'habitacle, probablement pour essayer de maîtriser le conducteur ou pour tenter d'appuyer sur le bouton stop du contact", selon les informations du Parisien. De son côté, le collègue de Florian a rapporté lors d'une confrontation organisée par l'IGPN qu'il n'avait eu que son bras à l'intérieur de l'habitacle. Il a également affirmé que Nahel avait bien coupé le contact du véhicule après environ 10 à 15 secondes, mais qu'il avait ensuite replacé sa main sur le volant et actionné le levier de vitesse de sa voiture, rapporte également Le Parisien. Une fois le tir du policier effectué, le rapport souligne, après examen de la vidéo, que l'on entend encore cinq ou six coups de klaxon ainsi qu'un vrombissement de moteur. L'autopsie a révélé que la balle qui a touché Nahel a d'abord traversé le pare-brise, puis son poignet avant de pénétrer dans son thorax.
Les rapports d'enquête décrivent une ambiance particulièrement tendue quelques minutes après le tir mortel. Lors de la sécurisation des lieux, des « jeunes hostiles » et des "proches de la victime" se sont verbalement attaqués au policier, rapporte Le Monde. Dans une séquence également devenue virale, un ambulancier lance notamment : "Tu ne vivras plus tranquille, frère". Cet homme, jugé en comparution immédiate deux jours après les faits, a été condamné pour outrage, sans peine, en raison du contexte de sidération générale.
La grand-mère de Nahel, également présente, aurait déclaré : "Les deux policiers, ils ne sortiront pas (...). Je les attendrai. J'ai des copains qui travaillent au dépôt". Elle aurait également ajouté : "Il y a un terroriste qui va tous les attraper, inch’Allah, un terroriste qui va tous les massacrer". Toutefois, la dame a appelé au calme les jours suivants.