Mystère à Ambohitsorohitra : une émeraude colossale cachée depuis 2009 dévoilée
- TAHINISOA Ursulà Marcelle
- il y a 2 heures
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L’annonce a suscité un élan d’étonnement à travers le pays : une pierre précieuse exceptionnelle, une émeraude sur gangue d’environ 300 kg, a été découverte le 18 novembre 2025 dans un lieu tenu secret au sein même du palais d’Ambohitsorohitra. La pièce, présentée comme la plus grande jamais trouvée à Madagascar, soulève autant d’admiration que de questions. Entre la valeur potentielle de cette découverte, le processus d’analyse engagé par les autorités et les interrogations concernant sa présence cachée dans ce lieu depuis 2009, l’affaire prend une ampleur nationale. Le président de la République, le Colonel Randrianirina Michael, a confirmé que cette pierre deviendra une ressource financière destinée à renforcer les finances publiques. Les autorités assurent que tout se déroulera dans la transparence, tandis que le Ministère des Mines poursuit les investigations techniques, administratives et historiques.

Une découverte exceptionnelle au cœur du palais d’Ambohitsorohitra
C’est dans un endroit dissimulé du palais d’Ambohitsorohitra qu’a été trouvée cette étonnante pierre d’émeraude sur gangue. Pesant près de 300 kg, elle représente une avancée majeure dans le domaine des ressources minérales nationales. Une telle découverte dans un lieu hautement symbolique, associé au pouvoir exécutif, en renforce encore la portée. La pierre a été exposée au public pour la première fois lors d’une présentation officielle en soirée le 18 novembre 2025, suscitant l’attention de toutes les structures concernées, du public et des spécialistes du secteur minier.
Les premières informations recueillies indiquent qu’environ un tiers de la masse totale serait constituée d’émeraude. Le reste contient du béryl et divers autres minéraux présents dans les formations géologiques de même type. Cet ensemble minéralogique confère à la pierre une valeur scientifique, économique et patrimoniale considérable. Les autorités ont rapidement précisé que cette pierre pourrait être la plus imposante jamais découverte à Madagascar, un pays pourtant riche en ressources gemmologiques reconnues internationalement.
Le caractère inhabituel de cette trouvaille est d’autant plus marqué que, selon les indications fournies par le Ministère des Mines, cette émeraude sur gangue aurait été déposée au palais d’Ambohitsorohitra en 2009. Les raisons de cette présence, ainsi que l’identité des personnes impliquées dans son stockage secret, restent pour l’instant inconnues. Une enquête a été annoncée afin de répondre à ces interrogations essentielles.
Une évaluation technique confiée au Ministère des Mines
Face à l’importance scientifique et économique d’une telle découverte, le Ministère des Mines a été chargé de mener une analyse technique approfondie. Cette étape cruciale a pour objectif de déterminer précisément la qualité de l’émeraude, sa valeur potentielle sur le marché international et les possibilités de mise en vente dans un cadre conforme aux exigences nationales et internationales.
Le ministre Andriamparany Carl a indiqué que, sur les plateformes spécialisées, le prix d’une pierre de ce type avoisinerait 70 euros pour 10 grammes, selon des critères tels que la taille, la pureté et la qualité générale. Ce chiffre donne un premier ordre d’idée, même si la valeur exacte dépendra de l’évaluation détaillée. La composition minérale, la proportion de matière exploitable, le volume de gemmes découpables et la qualité optique de la pierre détermineront le montant final.
Les experts du ministère se penchent également sur la formation géologique et les caractéristiques structurelles de la pierre. La présence combinée d’émeraude, de béryl et d’autres minéraux nécessite des techniques d’analyse spécifiques, incluant des tests physico-chimiques, une observation microscopique et une modélisation de la structure interne. Ces examens permettront de définir non seulement la valeur financière, mais aussi l’intérêt scientifique que peut représenter une telle découverte pour les chercheurs spécialisés en géologie, en gemmologie et en ressources minières.
L’analyse technique constitue une étape indispensable avant toute procédure de vente. Elle permettra également de prévenir toute tentative de manipulation, de substitution ou d’erreur dans l’estimation financière, le gouvernement ayant exprimé sa volonté de garantir une gestion transparente et rigoureuse de cette richesse nationale.
Une mise en vente encadrée pour renforcer les finances de l’État
Le président de la République, le Colonel Randrianirina Michael, s’est rendu sur place pour examiner la pierre et s’adresser aux spécialistes présents. Il a déclaré que la valeur financière issue de la vente serait utilisée pour renforcer le trésor public. Le chef de l’État a insisté sur l’importance de la transparence dans l’ensemble du processus, de l’évaluation à la vente finale.
Selon ses propos, les fonds générés seront destinés à améliorer la situation économique du pays et à contribuer directement au bien-être du peuple malgache. Cette décision répond à une volonté de valoriser les ressources naturelles nationales d’une manière bénéfique pour l’ensemble de la population. Elle s’inscrit dans un contexte où les ressources minières, lorsqu’elles sont gérées de manière rigoureuse et équitable, peuvent représenter un levier significatif pour l’économie nationale.
La vente elle-même sera supervisée par le conseiller du président, le colonel Rabearimanana Lucien, en collaboration étroite avec le Ministère des Mines. Ce dispositif vise à garantir un cadre strict, à prévenir les risques de malversations et à assurer une totale transparence dans la transition de cette pierre d’exception vers des ressources financières publiques.
Outre l’impact économique attendu, cette mise en vente pourrait également offrir une visibilité internationale accrue à Madagascar sur le marché des pierres précieuses. Le pays, déjà reconnu mondialement pour la variété et la qualité de ses gemmes, pourrait bénéficier d’une attention renforcée de la part des acheteurs, des collectionneurs et des investisseurs spécialisés.
Les interrogations autour d’une pierre dissimulée depuis 2009
L’une des questions les plus pressantes concerne la présence cachée de cette pierre au palais d’Ambohitsorohitra depuis 2009. Le Ministère des Mines a confirmé cette date comme point de référence, laissant entendre que la pierre n’a pas été découverte récemment mais plutôt exhumée d’un lieu où elle était volontairement dissimulée.
Cette situation soulève de nombreux points d’interrogation, notamment sur les responsables initiaux de cette dissimulation, les motivations derrière ce choix et les raisons pour lesquelles la pierre n’a pas été documentée, déclarée ou mise à disposition de l’État depuis toutes ces années. Une enquête est désormais en cours pour établir les faits et identifier les éventuelles responsabilités.
Les enquêteurs devront déterminer si cette dissimulation s’inscrivait dans un cadre illégal ou si elle résulte d’une décision administrative antérieure qui n’aurait pas été correctement transmise au fil des changements institutionnels. Il s’agira également de comprendre pourquoi un objet d’une telle valeur et d’une telle importance nationale n’a été ni exploité, ni présenté, ni intégré aux ressources nationales pendant plus d’une décennie.
L’objectif annoncé de cette enquête est de faire toute la lumière sur cette affaire, afin d’éviter toute zone d’ombre et de garantir au public une compréhension complète de la situation. Les autorités souhaitent ainsi restaurer la confiance du peuple dans la gestion des richesses nationales et mettre en avant la volonté actuelle de gouverner avec transparence.
Une découverte aux implications nationales multiples
Au-delà de son aspect spectaculaire, cette émeraude sur gangue soulève des enjeux variés pour Madagascar. Sur le plan patrimonial, elle représente une richesse naturelle exceptionnelle, témoignant une fois encore de la diversité minéralogique propre au territoire. Sur le plan économique, elle illustre le potentiel considérable des ressources minières du pays et la nécessité de les gérer dans un cadre structuré, transparent et durable.
Sur le plan politique, cette découverte met en lumière les défis liés à la gestion des biens de l’État et à la traçabilité des ressources nationales. Elle rappelle l’importance des contrôles internes, de l’archivage et de la transparence dans la gestion publique, notamment pour des biens à haute valeur marchande. Les autorités ont affirmé leur engagement à clarifier l’ensemble de l’affaire et à éviter que de telles situations ne se reproduisent.
Enfin, cette pierre a une dimension symbolique forte. Découverte dans un lieu emblématique du pouvoir, elle renvoie à des interrogations sur le passé tout en ouvrant une possibilité concrète d’améliorer la situation financière du pays. Elle rappelle aussi la responsabilité collective qui incombe aux institutions dans la préservation et l’exploitation des richesses naturelles du territoire malgache.