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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Naïna Andriantsitohaina se retire définitivement de la vie politique et publique

L’ancien ministre de l’Aménagement du territoire et ex-maire d’Antananarivo, Naïna Andriantsitohaina, a annoncé officiellement sa décision de se retirer de la vie politique et publique. Dans une déclaration empreinte d’émotion, de fermeté et de sérénité, il a confirmé qu’il mettait un terme à huit années d’engagement au service de la nation malgache. Une page importante de la scène politique du pays se tourne ainsi, marquée par un discours de départ où l’homme d’État a revendiqué son intégrité, défendu son bilan et exprimé sa reconnaissance envers ses concitoyens.

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Une décision annoncée et assumée

Naïna Andriantsitohaina n’a pas pris le public de court. L’ancien ministre avait déjà évoqué à plusieurs reprises son intention de se retirer de la vie politique avant la fin de l’année. Dans sa déclaration, il a insisté sur le caractère réfléchi et ferme de cette décision. « Ce n’est pas un hasard, mais une décision mûrement réfléchie et ferme », a-t-il affirmé, rappelant qu’il avait consacré huit années de sa vie au service de la nation.

L’homme politique, également connu pour son parcours dans le secteur privé, a souhaité partir sur une note de transparence et de reconnaissance. Son discours se veut celui d’un homme en paix avec lui-même et avec son action : « Je pars dans la sérénité, avec reconnaissance, et avec la conviction d’avoir fait tout ce que je pouvais », a-t-il souligné. Ce départ, loin d’un désengagement précipité, semble s’inscrire dans une volonté de clore un chapitre de vie avec dignité et lucidité.

Huit années d’engagement et de service public

Le parcours de Naïna Andriantsitohaina dans la sphère publique s’étend sur près d’une décennie. Il a d’abord occupé le poste de ministre de l’Aménagement du territoire avant de devenir maire d’Antananarivo, la capitale malgache. Durant ces années, il a souvent mis en avant une approche de gouvernance axée sur la rigueur, la gestion administrative et le partenariat institutionnel.

Dans son discours, il a tenu à rappeler qu’il n’avait pas failli à ses devoirs de gestionnaire public. « Jusqu’à mon dernier jour en tant que maire, j’ai respecté tous les accords de partenariat, et le SMGD a toujours versé mensuellement les cotisations dues à la CNaPS », a-t-il précisé. L’ancien maire a également insisté sur la transparence de sa gestion, affirmant que « des comptes et des documents de vérification » existent et peuvent être présentés à toute instance compétente.

Son passage à la tête de la capitale a été marqué par une volonté de modernisation et par une attention particulière portée aux infrastructures urbaines et à la coopération entre les institutions. Toutefois, les débats politiques n’ont pas manqué, et les critiques à son encontre ont parfois été virulentes. Malgré cela, Naïna Andriantsitohaina affirme quitter la scène politique sans regret et sans honte du travail accompli.

Un plaidoyer pour l’intégrité et la transparence

Dans une époque où la corruption reste un sujet central de la vie publique malgache, Naïna Andriantsitohaina a tenu à défendre son intégrité. Il a prononcé des mots forts, empreints de conviction : « J’ai combattu la corruption. Je le déclare publiquement ici : je n’ai pas volé. » Une déclaration rare dans un climat politique souvent traversé par la suspicion et la défiance.

L’ancien ministre a également invité les observateurs à se baser sur les faits et non sur les rumeurs ou les débats passionnés en ligne : « Je présente mes excuses à ceux qui aiment les débats en ligne et les réactions passionnées sur les réseaux sociaux, mais les faits, les documents et les preuves sont clairs. » Par cette mise au point, il a cherché à affirmer que son passage à la tête des institutions publiques s’est fait dans le respect des règles et des obligations légales.

Son discours est ainsi apparu comme un plaidoyer en faveur de la probité en politique, mais aussi comme un message adressé aux générations futures. En se déclarant « intègre » et en réaffirmant son engagement contre la corruption, Naïna Andriantsitohaina a voulu marquer une rupture nette avec toute forme de soupçon. Pour lui, la véritable faute morale réside dans le détournement de fonds publics, non dans le fait d’avoir défendu une conviction politique.

Un regard lucide sur son parcours et ses responsabilités

Au-delà de la défense de son bilan, Naïna Andriantsitohaina a tenu à replacer son parcours dans un contexte plus large, celui du service à la nation et de la responsabilité publique. Il a rappelé avoir dirigé pendant plusieurs années une association de chefs d’entreprise, tout comme l’actuel Premier ministre, dans un cadre institutionnel reconnu. Cette expérience, selon lui, n’a rien de répréhensible : « Ce n’est pas une faute, mais un devoir », a-t-il expliqué.

Cette mise au point visait sans doute à clarifier certaines confusions autour de ses rôles successifs dans le secteur public et privé. Naïna Andriantsitohaina a insisté sur le fait que ces responsabilités étaient avant tout une marque de confiance et de reconnaissance : « Il fut un temps où nous étions honorés pour ces responsabilités. Ce n’était pas une faute non plus, mais une marque de reconnaissance pour le travail accompli. »

Dans cette optique, son discours résonne comme un témoignage de cohérence personnelle. L’ancien maire d’Antananarivo se présente comme un homme ayant agi selon ses convictions, conscient des critiques mais fidèle à ses principes. « Avoir une opinion ou une foi politique n’est pas un crime », a-t-il affirmé, dénonçant implicitement la tendance à la stigmatisation des choix politiques dans le pays.

Un départ empreint d’émotion et de sérénité

La conclusion de la déclaration de Naïna Andriantsitohaina a pris la forme d’un adieu solennel, presque spirituel. Il a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont collaboré avec lui, tout en appelant à poursuivre le travail entamé : « Je vous laisse la suite. Poursuivez le travail, améliorez ce qui a été commencé. » Ces mots traduisent une volonté de transmission et une ouverture vers l’avenir, au-delà de sa propre carrière.

L’ancien maire a tenu à souligner qu’il quittait la vie publique sans amertume ni ressentiment. « Sans amertume, sans jalousie, mais avec le sentiment du devoir accompli », a-t-il déclaré. Ce ton apaisé contraste avec l’intensité des débats politiques qui ont souvent accompagné son parcours. Il clôt ainsi son engagement par un message d’amour et de respect adressé à la population : « C’est avec un cœur rempli d’amour et de respect que je me retire, et je vous adresse ma bénédiction. »

Cette sortie de scène, sobre mais symbolique, marque la fin d’une époque pour celui qui fut à la fois un acteur politique et économique influent. Son départ s’inscrit dans une démarche volontaire de retrait, loin de toute polémique, et témoigne d’une certaine conception de la responsabilité publique : servir, puis se retirer dignement.

Une page politique qui se tourne

Avec l’annonce du départ de Naïna Andriantsitohaina, la vie politique malgache perd une figure marquante de ces dernières années. Son passage dans les hautes sphères de l’État, sa gestion municipale et son engagement dans le monde économique ont contribué à façonner son image d’homme pragmatique, parfois critiqué, mais respecté pour sa rigueur.

En choisissant de se retirer, il laisse derrière lui un héritage fait de projets, de partenariats et d’initiatives locales. Son appel à « poursuivre le travail » résonne comme une invitation à ceux qui lui succèdent de s’inscrire dans la continuité du service public et de renforcer la transparence administrative.

Dans un contexte politique souvent marqué par l’instabilité et la méfiance, son geste peut être perçu comme un acte de maturité et de responsabilité. Loin de toute fuite, il s’agit d’un départ assumé, réfléchi et empreint de sérénité. Naïna Andriantsitohaina quitte la scène politique en revendiquant une seule chose : l’intégrité.

Au terme de huit années d’engagement, l’ancien ministre et maire d’Antananarivo a choisi de fermer un chapitre important de sa vie publique. Par ses mots simples et directs, il a voulu affirmer que servir la nation ne doit jamais être un moyen d’enrichissement personnel, mais un devoir moral. Dans un pays en quête de stabilité et de transparence, sa déclaration fait écho à une exigence de probité qui dépasse les clivages partisans. En tirant sa révérence, Naïna Andriantsitohaina livre une dernière leçon : celle d’un départ dans la dignité et la paix intérieure.

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