top of page

L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Orano au Niger : La junte prive le groupe français d’un de ses plus gros gisements d’uranium

Photo du rédacteur: Ravoavahy RaharimalalaRavoavahy Raharimalala

Le 20 juin, Orano a annoncé que la junte militaire au Niger a retiré son permis pour l'exploitation de la mine d'uranium d'Imouraren. Cette décision met fin à des mois de menaces et marque une perte significative pour Orano, anciennement Areva.



Un investissement colossal suspendu

Depuis le début des années 2000, Orano a investi plus d'un milliard d'euros dans le projet d'Imouraren. Le permis d'exploitation, accordé en 2009, prévoyait que les travaux débutent au plus tard en janvier 2011. Cependant, le contexte économique a rapidement conduit à la suspension du projet. Malgré une reprise récente des prix de l'uranium, Orano n'a pas pu démarrer les travaux, menant à la décision de la junte de retirer le permis.


Contexte politique et tensions diplomatiques

La décision de la junte nigérienne s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la France et le Niger. En juillet 2023, la junte a renversé le président élu Mohamed Bazoum, un allié clé de la France au Sahel. Depuis, les relations se sont détériorées, culminant avec l'expulsion des soldats français et de l'ambassadeur de France à la fin de 2023. En mars 2024, Orano a reçu une mise en demeure exigeant le début des travaux sous trois mois, sous peine de perdre le permis, ce qui s'est concrétisé en juin.


Constats sur le terrain

Début mai, le commissaire colonel Ousmane Abarchi, ministre des mines, s'est rendu à Imouraren pour évaluer la situation. Selon une note ministérielle publiée le 11 juin, il a constaté que les travaux d'exploitation n'avaient toujours pas commencé. Ce constat a justifié le retrait du permis d'exploitation par la junte militaire, marquant ainsi leur volonté de reprendre le contrôle des ressources du pays.


Impact sur Orano et l'industrie de l'uranium

Cette perte représente un coup dur pour Orano, dont l'État français détient 90 % des parts. Le gisement d'Imouraren est l'un des plus importants au monde et aurait pu fournir une source majeure de combustible pour les centrales nucléaires. Les tensions diplomatiques et l'instabilité politique rendent les perspectives futures incertaines pour Orano, soulignant les risques associés aux investissements dans des régions politiquement instables.


Le retrait du permis d'exploitation d'Imouraren par la junte nigérienne illustre les défis croissants auxquels sont confrontées les entreprises étrangères dans un climat géopolitique tendu. Pour Orano, cette décision marque une perte significative après des années d'investissement et de planification. Cette situation met en lumière la fragilité des relations internationales et l'importance de la stabilité politique pour la sécurité des investissements à long terme.

11 vues
bottom of page