La récente déclaration de Thomas Bach, président du CIO, devant l'assemblée générale des Nations unies, ne se limitait pas à une simple évidence. Elle constituait également un avertissement concernant les futurs événements sportifs organisés en dehors des instances reconnues du milieu. Cette mise en garde est particulièrement dirigée vers la Russie, qui prévoit d'organiser des "Jeux de l'amitié" à Iekaterinbourg en septembre 2024, juste après les Jeux olympiques de Paris.
Les relations entre le CIO et Moscou se sont détériorées depuis l'exclusion de la Russie du sport mondial à la suite de l'offensive en Ukraine en février 2022. Cette situation s'est aggravée avec la suspension du comité olympique russe pour avoir exercé un contrôle sur des organisations dans des régions ukrainiennes occupées. La Russie, bien que la participation de ses athlètes aux Jeux de Paris dépende de l'accord du CIO, conteste depuis deux ans l'autorité de l'instance mondiale. Vladimir Poutine a accusé le CIO de "discrimination ethnique" et d'utiliser le sport comme un "instrument de pression politique".
Moscou multiplie les initiatives pour rivaliser avec le CIO, organisant des événements parallèles tels que les "Jeux de l'amitié", les "Jeux du futur" et les "Jeux des BRICS". Ces manœuvres sont perçues comme des tentatives pour déstabiliser l'ordre sportif mondial et la position du CIO. La Russie cherche également à rallier des pays alliés, notamment au sein de l'organisation de coopération de Shanghaï, pour appuyer ses initiatives.
Face à cette politisation croissante du sport, le CIO, conscient des enjeux, a averti ses membres de ne pas s'engager dans ces compétitions alternatives. Cette escalade de tensions entre le CIO et la Russie présage des défis futurs pour maintenir l'intégrité des Jeux Olympiques et l'autorité de l'instance mondiale du sport.