À une semaine du scrutin, Marc Ravalomanana et les candidats de la plateforme Firaisankina appellent le peuple malgache à défendre la démocratie et l’État de droit face à ce qu'ils dénoncent comme des violations répétées de la loi par l'État.
Lors d'une conférence de presse tenue hier au Tranomena, Faravohitra, Marc Ravalomanana, ancien président et co-leader de la plateforme Firaisankina, a exprimé sa détermination à lutter contre ce qu'il considère comme des infractions répétées des lois électorales par les autorités en place. "Devant la violation répétée de la loi, nous sommes, une fois encore, obligés d’effectuer une déclaration commune", a-t-il déclaré, en faisant référence aux diverses dispositions de la Constitution et de la loi organique n°2018-008.
Infractions et violations légales
Marc Ravalomanana a souligné les différentes infractions commises par les responsables du régime, visant selon lui à favoriser le candidat du pouvoir au détriment de ceux de l'opposition. "Nous n’allons pas nous laisser faire face à ces infractions et encourageons déjà le peuple malgache à se lever et à être prêt à défendre la démocratie et l’État de droit à Madagascar", a-t-il insisté.
Neutralité de l'administration et incompatibilités présidentielles
En citant l'article 39 de la Constitution, Ravalomanana a rappelé que "l’État garantit la neutralité politique de l’Administration, des Forces Armées, de la Justice, de la Police, de l’Enseignement et de l’Éducation". Il a également évoqué l'article 49 qui stipule que les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique élective, activité professionnelle, ou engagement au sein d’un parti politique. Selon lui, les actions et discours des responsables actuels durant la campagne électorale constituent une violation répétée de ces dispositions constitutionnelles.
Interdiction des inaugurations officielles
L’ancien président a aussi rappelé les dispositions de la loi organique n°2018-008 concernant le régime général des élections et des référendums. L’article 61 interdit toute inauguration officielle pendant la campagne électorale et toute annonce majeure visant à favoriser un parti ou un candidat. Marc Ravalomanana a critiqué ce qu’il considère comme des "descentes sur terrain" déguisées en actions présidentielles, en violation de cette loi.
Appel à la CENI et à la HCC
Face à ces violations, la plateforme Firaisankina exhorte le régime à cesser ces pratiques et appelle la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ainsi que la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) à prendre leurs responsabilités. Marc Ravalomanana a rappelé que, selon l'article 38 de la loi organique n°2015-020, la CENI doit veiller au respect des dispositions légales relatives aux élections. Il a également mentionné l'article 43 qui investit la CENI du pouvoir d’interpeller par écrit tous les responsables pour toute anomalie constatée et de saisir les juridictions compétentes.
Une situation tendue
Cette nouvelle déclaration de Marc Ravalomanana accentue la tension autour des élections. Le débat sur l’interprétation des dispositions légales risque de s’intensifier. La position ferme de la plateforme Firaisankina montre leur détermination à lutter contre ce qu’ils perçoivent comme des injustices électorales. Le peuple malgache est ainsi appelé à rester vigilant et prêt à défendre les principes démocratiques et l’État de droit.