Polémique autour de la visite du président béninois Patrice Talon en Martinique
- Ravoavahy Raharimalala
- 16 déc. 2023
- 2 min de lecture

Le déplacement d'un chef d'État africain en exercice en Martinique est un événement rare, le dernier remontant à 1976 avec la visite de Léopold Sédar Senghor, alors président du Sénégal. Cet épisode avait été marqué par ses retrouvailles avec Aimé Césaire, figure emblématique et co-fondateur du mouvement de la négritude.
Une démarche culturelle en point de mire
La visite de Patrice Talon, président du Bénin, du 13 au 17 décembre, s'inscrit dans une perspective culturelle. Le temps fort de cette visite présidentielle était prévu pour l'inauguration, le 14 décembre, de l'exposition "Révélation! Art contemporain du Bénin" à la Fondation Clément. Ce centre d'art, établi par le Groupe Bernard Hayot (GBH) sur les terres d'une ancienne plantation sucrière reconvertie en distillerie il y a un siècle, a accueilli une présentation de plus de 1 200 m² rassemblant environ une centaine d’œuvres réalisées par quarante-deux artistes béninois. À cela s'ajoutent des reproductions grandeur nature de vingt-six artefacts royaux restitués par la France en février 2022.
La question de l'invitation suscite la controverse
Cette initiative, bien que centrée sur la culture et l'art, a soulevé une polémique autour de l'invitation du président béninois par un "béké", un descendant de colons blancs, propriétaire de la Fondation Clément. Certains ont exprimé leur malaise face à cette invitation, pointant du doigt le passé colonial de la Martinique et les possibles implications politiques d'une telle rencontre. Cette controverse a suscité des débats sur les réseaux sociaux et dans les cercles politiques locaux.
Entre rencontre culturelle et réactions controversées
La venue du président béninois en Martinique pour une exposition d'art contemporain s'articule autour d'une démarche culturelle significative. Cependant, l'invitation par un membre de la communauté béké a engendré une controverse, mettant en lumière des sensibilités historiques et politiques liées au passé colonial et à ses répercussions dans la société martiniquaise contemporaine.