Les scènes des rues résonnent comme un symbole poignant du tumulte politique actuel. Le Collectif des candidats, comprenant 11 figures politiques majeures, a choisi une approche de résistance non-violente face à un climat électoral de plus en plus tendu. Mais que signifient ces marches pacifiques, et quel est leur impact sur le paysage politique malgache ?
L'image est frappante : Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, et d'autres membres éminents du collectif, marchant ensemble, proclamant leur désir de restauration de l'État de droit et le respect des lois. Toutefois, derrière cette façade d'unité, se cache une crise plus profonde. Le refus du Collectif de participer à la campagne électorale met en lumière un malaise croissant quant à la légitimité et l'équité du processus électoral.
Cette polarisation politique, où le Collectif prend le contre-pied du courant dominant, pose des questions cruciales. D'une part, il y a la légitimité de leur action : représentent-ils une fraction importante de l'électorat malgache mécontent de la direction actuelle du pays ? Ou sont-ils simplement en train de créer des perturbations pour servir leurs intérêts personnels ?
D'autre part, la manière dont cette marche pacifique a été accueillie par la population est révélatrice. Les provocations isolées de Tanora Miandrandra ny Hoavy (TMH), bien que n'ayant pas perturbé la manifestation, montrent une société divisée. L'incident à Anosibe Tsena, où des enfants ont hué les manifestants, est un indicateur inquiétant de l'atmosphère tendue.
Le risque majeur est la détérioration continue du climat électoral. Une société polarisée, où les factions politiques sont à couteaux tirés et où l'opinion publique est prise en otage, est propice aux affrontements. La question est donc de savoir comment éviter une escalade et trouver un terrain d'entente.
Le Collectif des candidats, par ses actions, semble mettre la pression sur les détenteurs actuels du pouvoir. Cette stratégie pourrait conduire à un accord politique inévitable, mais à quel prix ? Et quel type d'accord pourrait réellement satisfaire toutes les parties impliquées ?
La marche pacifique du Collectif est plus qu'une simple manifestation. C'est un cri de défiance, un appel au changement et une demande de dialogue. Pour que la démocratie prospère, il est impératif que ces appels soient entendus et que des mesures concrètes soient prises pour garantir un processus électoral équitable et transparent. Seul le temps dira si les voix du Collectif et de leurs soutiens trouveront un écho favorable auprès des instances décisionnelles.