Police nationale : Mise en place d'une stratégie spéciale pour désengorger les principaux axes d’entrée et de sortie d’Antananarivo

Depuis plusieurs années, la capitale malgache, Antananarivo, est confrontée à une congestion chronique de sa circulation. Aux heures de pointe, les files de voitures s’étendent sur des kilomètres, paralysant les principaux axes routiers et ralentissant considérablement le quotidien des habitants. Face à cette situation, la Police nationale a décidé de renforcer ses dispositifs et de mettre en œuvre une stratégie spéciale destinée à désengorger la ville, en particulier sur les routes principales d’entrée et de sortie. Ce plan, lancé officiellement le 12 novembre 2025, marque une étape importante dans la gestion du trafic urbain à Antananarivo, avec une attention particulière accordée au secteur d’Analamahitsy, l’un des points névralgiques de la circulation de la capitale.

Une réponse coordonnée face à un problème chronique

La circulation à Antananarivo représente un défi constant pour les autorités publiques. L’expansion rapide de la ville, combinée à une augmentation du parc automobile et à l’étroitesse de certaines voies, a transformé chaque déplacement en un parcours semé d’embouteillages. Consciente de l’ampleur du problème, la Police nationale a décidé d’adopter une approche coordonnée et pragmatique afin d’apporter des solutions immédiates.

Le nouveau dispositif de régulation mis en place s’appuie sur un renforcement de la présence policière sur le terrain. Plusieurs unités ont été mobilisées, notamment celles du Commissariat central d’Avaradrano, du Commissariat du 8ᵉ arrondissement d’Analamahitsy, ainsi que de la Compagnie Urbaine de la Circulation (CUC). L’objectif est clair : fluidifier les déplacements, réduire les temps d’attente et rétablir un minimum d’ordre sur les axes les plus fréquentés.

À travers cette mobilisation collective, les forces de l’ordre entendent mieux gérer les flux de véhicules, tout en sensibilisant les conducteurs au respect du code de la route et aux consignes de circulation temporairement mises en place. L’efficacité du dispositif repose sur une coordination constante entre les différentes unités et une adaptation en temps réel selon les conditions observées sur le terrain.

Le secteur d’Analamahitsy au cœur du dispositif

Le choix d’Analamahitsy comme point central de la nouvelle stratégie n’est pas anodin. Situé sur l’un des principaux axes d’accès à la capitale, ce secteur concentre chaque jour un flux dense de véhicules venant de l’est et du nord d’Antananarivo. Les embouteillages y sont fréquents, en particulier aux abords des stations-service et des carrefours stratégiques.

C’est pourquoi, à partir du 12 novembre 2025, la Police nationale a décidé d’y concentrer une partie importante de ses moyens humains et logistiques. Le nombre de policiers affectés à la régulation du trafic a été considérablement augmenté, permettant une surveillance plus étroite et une intervention plus rapide en cas de blocage.

Le renforcement de la présence policière vise à assurer une fluidité optimale du trafic sur deux axes principaux : celui reliant la station Galana Analamahitsy au rond-point d’Andranobevava, et celui allant de la station Shell Ambohitrarahaba jusqu’au SMMEC Ambohitrarahaba. Ces deux segments constituent des points de passage obligés pour les automobilistes se rendant vers le centre-ville. En ajustant en permanence la répartition des véhicules sur ces tronçons, la Police nationale espère désengorger les routes et améliorer la circulation dans tout le secteur.

L’application du système de « doublage » de voies

L’un des éléments les plus novateurs du dispositif réside dans l’application du système de « doublage » de voies. Cette méthode, déjà expérimentée par le passé dans certains quartiers, consiste à adapter la répartition des voies en fonction du sens de circulation le plus chargé à un moment donné. Ainsi, lors des heures d’affluence, une voie habituellement réservée à un sens peut temporairement être utilisée pour renforcer la fluidité du trafic dans le sens opposé.

Dans le cas d’Analamahitsy, cette mesure a été intensifiée pour s’adapter aux besoins spécifiques du terrain. Par exemple, aux heures de pointe du matin, où la majorité des véhicules se dirigent vers le centre-ville, le « doublage » de voies est activé sur les tronçons stratégiques reliant la station Galana et le rond-point d’Andranobevava. En revanche, en fin d’après-midi, le même principe est appliqué dans le sens inverse pour faciliter la sortie des automobilistes vers la périphérie.

Cette approche flexible permet de maximiser l’utilisation des infrastructures existantes sans nécessiter de travaux lourds. Elle requiert néanmoins une coordination rigoureuse et la vigilance constante des agents de circulation. Ces derniers veillent à la sécurité des usagers et à la clarté des indications données, afin d’éviter toute confusion susceptible de provoquer des accidents ou des ralentissements supplémentaires.

L’implication directe des autorités locales

La réussite d’une telle initiative repose sur l’engagement et la supervision active des autorités compétentes. Dans ce cadre, le Directeur régional de la Sécurité publique d’Analamanga, le Commissaire divisionnaire Andrianalison Haminiaina Solofotiana, s’est rendu personnellement sur le terrain pour évaluer la mise en œuvre du dispositif. Sa présence témoigne de l’importance accordée à cette opération par la hiérarchie policière et de la volonté d’assurer un suivi concret des mesures adoptées.

Cette visite de terrain a permis de constater l’efficacité du déploiement des agents, la pertinence du système de doublage et la réactivité des équipes face aux imprévus. Le Commissaire divisionnaire a également pu échanger avec les agents et les usagers pour recueillir leurs observations. Ces retours sont essentiels pour ajuster le dispositif en fonction des réalités du terrain et garantir une amélioration continue des conditions de circulation.

En outre, la direction régionale entend maintenir un suivi régulier de la situation. Des bilans périodiques seront établis afin d’évaluer les résultats obtenus, d’identifier les zones à améliorer et de planifier de nouvelles interventions sur d’autres axes problématiques de la capitale. Cette approche pragmatique et évolutive illustre la volonté des autorités de transformer durablement la gestion du trafic urbain.

Un plan d’action élargi à d’autres axes stratégiques

Si le dispositif se concentre pour l’instant sur le secteur d’Analamahitsy, la stratégie de la Police nationale s’étend à l’ensemble des voies d’accès à Antananarivo. Plusieurs zones critiques ont été identifiées, notamment Anosizato, Ampasika, Ankadimbahoaka, Ampasampito et Sabotsy Namehana. Ces axes, qui relient la capitale à sa périphérie, sont quotidiennement saturés, provoquant d’importants retards et une gêne constante pour les usagers.

La Police nationale accorde une attention particulière à ces points d’entrée et de sortie, en envisageant d’y reproduire progressivement les mesures mises en place à Analamahitsy. L’objectif est d’instaurer une régulation harmonisée sur l’ensemble du réseau routier de la capitale, en adaptant les dispositifs selon les spécificités de chaque zone.

Ce plan d’action s’inscrit dans une démarche globale de modernisation de la gestion du trafic à Antananarivo. À terme, il pourrait ouvrir la voie à une collaboration plus étroite entre les différents services concernés — municipalités, autorités de transport et sécurité publique — afin d’élaborer des solutions plus durables. L’expérience acquise sur le terrain servira de base pour développer des projets à plus long terme, tels que la mise en place de voies réservées, de nouvelles infrastructures routières ou encore de systèmes de signalisation intelligents.

Une initiative saluée mais à consolider dans le temps

Les premiers retours des automobilistes et des riverains font état d’une amélioration notable de la fluidité sur certains axes depuis le renforcement des mesures. Toutefois, les observateurs soulignent que ces efforts devront s’inscrire dans la durée pour produire des effets durables. En effet, la circulation à Antananarivo reste tributaire de nombreux facteurs, notamment la densité démographique, la croissance du nombre de véhicules, et la faiblesse des transports publics.

La réussite de cette stratégie dépendra donc de la constance des actions engagées et de leur adaptation progressive aux besoins de la population. Le maintien d’un effectif suffisant sur le terrain, la formation continue des agents et la sensibilisation des conducteurs seront essentiels pour préserver les gains obtenus. À plus long terme, la coordination entre les services de la Police nationale, les collectivités locales et les opérateurs de transport pourrait permettre de repenser en profondeur la mobilité urbaine.

Cette opération, bien que centrée sur la régulation immédiate du trafic, illustre une volonté politique et institutionnelle d’améliorer la qualité de vie dans la capitale. En redonnant à la circulation un certain ordre et en réduisant les temps de trajet, elle contribue non seulement à la sécurité des usagers, mais aussi à la productivité économique et au bien-être collectif des habitants d’Antananarivo.

Conclusion

La stratégie mise en place par la Police nationale pour désengorger les axes d’entrée et de sortie d’Antananarivo constitue une réponse concrète à un problème récurrent qui affecte la vie quotidienne des citoyens. Par le renforcement des effectifs, l’application du système de doublage de voies et l’attention portée aux secteurs clés comme Analamahitsy, les autorités montrent leur détermination à rétablir une circulation plus fluide et plus sûre dans la capitale.

Cependant, cette initiative ne pourra porter pleinement ses fruits que si elle s’inscrit dans une vision à long terme de la mobilité urbaine, intégrant la planification des infrastructures, le développement des transports publics et la responsabilisation des conducteurs. Les efforts entrepris aujourd’hui par la Police nationale marquent ainsi le début d’une démarche plus globale, appelée à se consolider et à se pérenniser dans les années à venir.