Populations autochtones du Pérou : une démocratie inexistante ?
Suite à la destitution du président de gauche Pedro Castillo le 7 décembre 2022, une vague de protestation s'est effectuée au Pérou. Dans cet entretien, Lissell Quiroz, professeure d'études latino-américaines à l'université de Cergy, livre son analyse de la crise politique qui secoue le pays.
Des manifestations ont de nouveau éclaté au Pérou, réclamant la démission de la présidente par intérim, Dina Boluarte, après la destitution de l'ancien président Pedro Castillo en décembre 2022. Ces manifestations ont été caractérisées par des affrontements avec les forces de sécurité, en particulier dans les régions centrales et méridionales du pays. Plus de 22 personnes ont perdu la vie et plus de 600 ont été blessées. Les manifestations ont également entraîné la suspension de la liaison ferroviaire entre Cusco et la citadelle inca de Machu Picchu, ainsi que des mesures de sécurité renforcées dans les bâtiments publics et les aéroports. Bien que Dina Boluarte ait appelé à la paix et à l'unité, les manifestations se poursuivent, avec une forte demande de démission de la présidente intérimaire.
Le 7 mars, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Lima pour exiger la diffusion de la présidente par intérim, Dina Boluarte, quelques heures après qu'elle a été interrogée pour la première fois par le parquet péruvien dans le cadre d'une enquête pour "génocide", "homicide volontaire" et "blessures graves". Ces accusations font suite à la mort de plus de 50 manifestants lors de la répression des manifestations qui ont éclaté en décembre 2022. Bien que la présidente ait appelé à la paix et au calme, les manifestations se poursuivent et la crise politique au Pérou persistent. Les manifestants, principalement issus de la région sud du pays, ont déjà organisé des manifestations en janvier, mais sans succès. Le reste du pays a presque repris son cours normal, mais la région sud est paralysée depuis deux mois, avec des barrages routiers, des manifestations quotidiennes et des grèves illimitées. La demande des manifestants est claire : la diffusion de Dina Boluarte, la dissolution du Parlement et de nouvelles élections avec une nouvelle assemblée constitutionnelle.