Dans dix semaines, le leader du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, affrontera Recep Tayyip Erdogan lors des élections présidentielles en Turquie, une opportunité pour lui de prendre l'avantage sur un président affaibli par la crise économique et les récents séismes.

La campagne présidentielle turque commence ce vendredi 10 mars, avec le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, en lice pour un nouveau mandat. Son principal adversaire est désormais Kemal Kiliçdaroglu, leader du Parti républicain du peuple (CHP) et candidat de l'alliance de l'opposition "Table des six". Malgré des tensions et des disputes au sein de la coalition, Kiliçdaroglu a été désigné comme le choix du consensus. Bien qu'il soit critiqué pour son manque de charisme, son image calme et non-belliqueuse pourrait être un atout pendant la campagne, alors que les enquêtes prédisent une élection serrée pour Erdogan.
La nomination de Kemal Kiliçdaroglu pourrait permettre à la Table des six de rallier le vote kurde grâce à ses origines kurdes et alévies. Cela pourrait convaincre l'aile nationaliste de l'alliance tout en conservant les électeurs de gauche et en attirant les électeurs du Parti démocratique des peuples (HDP), la troisième formation au Parlement turc. Si le HDP décide de ne pas présenter de candidat et de soutenir Kiliçdaroglu, l'alliance pourrait remporter l'élection dès le premier tour, mais cela dépendra des garanties offertes aux Kurdes en cas de victoire.
Malgré sa fragilité, Recep Tayyip Erdogan conserve une base électorale solide de 40% selon les derniers sondages. Pendant la campagne électorale, il peut compter sur une presse acquise pour rallier l'électorat et jouer sur les divisions de l'opposition. Bien que l'opposition soit unie dans le but de mettre fin au régime présidentiel d'Erdogan, elle peine à présenter un programme commun. Erdogan tentera également d'améliorer la situation économique et de capitaliser sur sa politique étrangère.