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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Professionnalisation du secteur du livre : EKAR au cœur d’une formation organisée par la BNM et TENY

L’initiative menée le vendredi 14 novembre 2025 par la Bibliothèque Nationale de Madagascar et la maison d’édition TENY s’inscrit dans une dynamique nationale de structuration, de professionnalisation et de valorisation du secteur du livre. En réunissant les représentants de la Commission Épiscopale des Relations Humaines d’EKAR, venus des différentes régions de Madagascar, cette session de formation et d’échanges a permis de dresser un état des lieux des pratiques professionnelles, de renforcer les compétences des acteurs et d’ouvrir un espace de dialogue autour des enjeux essentiels de la chaîne du livre dans le pays. À travers cette rencontre, la Bibliothèque Nationale et les éditions TENY ont souligné la nécessité de consolider la coopération entre les intervenants et d’accompagner une meilleure compréhension des mécanismes qui structurent l’édition, la diffusion, la commercialisation et la promotion du livre sur le territoire malgache. Avec la présence de vingt-huit participants, cette journée d’échanges a mis en lumière l’importance de renforcer les capacités locales pour favoriser un développement durable, cohérent et inclusif du secteur littéraire. L’événement a également témoigné de l’engagement continu du Ministère de la Communication et de la Culture, à travers la Bibliothèque Nationale de Madagascar, pour soutenir ces initiatives visant à valoriser le livre et ses acteurs dans toutes les régions de l’île.

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Une journée de formation au cœur des enjeux de la chaîne du livre

La session du 14 novembre 2025 s’est structurée autour d’une volonté claire : mettre en lien les acteurs du livre d’EKAR avec les institutions publiques et privées engagées dans la promotion du secteur. En organisant cette rencontre, la Bibliothèque Nationale et les éditions TENY ont souhaité offrir un cadre propice à l’apprentissage, à l’analyse et à la réflexion collective. Les participants, venus de l’ensemble des régions malgaches, ont ainsi bénéficié d’un espace d’échange ouvert leur permettant de confronter leurs pratiques, d’identifier leurs besoins et de mieux comprendre les réalités qui structurent le marché du livre à Madagascar.

La formation s’est concentrée sur deux thématiques principales : d’une part, la chaîne du livre et le statut des professionnels du secteur, et d’autre part, la sensibilisation à la commercialisation des ouvrages. Ces axes ont été choisis en fonction des besoins observés dans les différents diocèses et structures affiliées à EKAR, où les activités liées à la production, à la gestion et à la diffusion de livres revêtent une importance particulière, tant du point de vue éducatif que pastoral. En abordant ces sujets, les organisateurs ont voulu offrir aux participants une vision plus claire des enjeux auxquels ils sont confrontés au quotidien, tout en leur donnant des outils concrets pour améliorer leurs pratiques.

L’intérêt principal de cette démarche réside dans la création d’un pont entre les dynamiques institutionnelles et les réalités locales. En rassemblant des acteurs issus de divers contextes régionaux, l’initiative a permis de mettre en évidence la pluralité des situations auxquelles fait face la chaîne du livre sur l’île. Cette diversité, loin d’être un obstacle, constitue un atout majeur pour la réflexion collective, dans la mesure où elle offre un panorama représentatif des forces, des défis et des opportunités du secteur. En ce sens, la formation s’est voulue inclusive, collaborative et orientée vers des solutions adaptées aux contextes locaux tout en s’inscrivant dans une vision nationale.

Des thématiques essentielles pour comprendre et structurer le secteur du livre

Au cours de cette journée, la chaîne du livre a été décrite dans sa globalité. Les participants ont pu découvrir ou approfondir leur compréhension des étapes qui composent le cheminement d’un ouvrage, depuis sa conception jusqu’à son arrivée entre les mains des lecteurs. Cette chaîne, souvent méconnue ou mal comprise par certains acteurs, revêt pourtant une importance cruciale pour garantir la qualité, la cohérence et la viabilité du secteur.

Les discussions ont notamment porté sur la place et le rôle de chaque intervenant : auteurs, éditeurs, correcteurs, maquettistes, imprimeurs, diffuseurs, libraires et bibliothécaires. La session a insisté sur la complémentarité de ces métiers, sur l’importance de leurs compétences respectives et sur la nécessité de travailler dans une logique de collaboration plutôt que d’isolement. En mettant en avant le statut parfois fragile des professionnels du livre à Madagascar, la formation a permis d’ouvrir un débat constructif sur les enjeux de reconnaissance, de protection et de valorisation des métiers qui participent à la vitalité culturelle du pays.

La thématique de la commercialisation des livres a également été longuement abordée. Dans un contexte où la diffusion des ouvrages peut se heurter à des obstacles logistiques, économiques et géographiques, il est essentiel de travailler à une meilleure compréhension des mécanismes de distribution et de vente. La sensibilisation proposée au public d’EKAR visait à leur donner des repères pour améliorer la visibilité de leurs ouvrages, optimiser leur gestion, renforcer leurs capacités à toucher de nouveaux lecteurs et contribuer à une dynamique économique durable au sein de leurs structures.

Cette réflexion inclut également des aspects plus larges, tels que la gestion des stocks, la connaissance du marché, la communication autour des ouvrages ou encore la fidélisation des lecteurs. En mettant en lumière ces éléments, la formation a rappelé que la commercialisation ne se limite pas à la simple vente des livres, mais constitue un processus stratégique qui nécessite une vision, une planification et une capacité à s’adapter aux besoins des publics. Pour les participants venus des différentes régions de Madagascar, ces apports ont représenté une opportunité concrète de renforcer leurs compétences dans un domaine souvent négligé mais indispensable à la survie des structures éditoriales et des points de vente.

Des intervenants engagés pour renforcer les capacités locales

La rencontre a été animée par deux personnalités reconnues du milieu du livre à Madagascar : RAZAFIMAMONJIRAIBE Fano, propriétaire et directeur des éditions TENY, et RAVAOARIMALALA H. Patricia, responsable du service de promotion de la chaîne du livre au sein de la Bibliothèque Nationale. Leur expertise a permis d’enrichir les échanges et de proposer un cadre réfléchi, ouvert et constructif.

L’intervention de Fano RAZAFIMAMONJIRAIBE a notamment permis de mettre en perspective le fonctionnement concret d’une maison d’édition malgache, ses défis quotidiens, ses ambitions et les pistes qu’elle explore pour dialoguer avec l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre. En sa qualité de directeur d’une structure éditoriale localement implantée, il a pu apporter un témoignage précieux sur la réalité du secteur, tout en proposant des solutions adaptées aux contextes variés rencontrés par les participants d’EKAR. Son expérience a servi de support à une réflexion collective visant à renforcer la qualité éditoriale, à mieux comprendre les enjeux de production et à identifier les leviers permettant de rendre les ouvrages plus accessibles au public.

Quant à RAVAOARIMALALA H. Patricia, son rôle de responsable du service de promotion de la chaîne du livre à la Bibliothèque Nationale lui a permis d’apporter un éclairage institutionnel indispensable. Elle a notamment rappelé les missions de la Bibliothèque Nationale en matière de soutien au développement du secteur, d’accompagnement des acteurs, de diffusion de bonnes pratiques et de coordination nationale. Par son intervention, elle a souligné l’importance d’un travail conjoint entre les structures étatiques, les maisons d’édition, les bibliothèques et les organisations religieuses ou communautaires, afin de créer un cadre cohérent et durable pour le livre à Madagascar. Son expertise a également servi de base aux discussions sur les politiques publiques, sur les perspectives de développement et sur l’importance de fédérer les initiatives locales dans une vision globale.

Une participation large et représentative des réalités régionales

La présence de vingt-huit participants venus de toutes les régions a conféré à cette session une dimension nationale particulièrement significative. Cette représentativité territoriale a permis d’enrichir les échanges en confrontant des expériences diverses, des réalités contrastées et des pratiques parfois très différentes d’une région à l’autre. Les interventions des participants ont mis en évidence la richesse de leurs engagements au sein des structures d’EKAR, où le livre occupe une place importante dans la mission éducative, pastorale et culturelle.

Les discussions ont montré que, malgré les contraintes liées aux distances, aux moyens matériels ou à l’accès limité aux ressources, les équipes locales manifestent une volonté forte de renforcer leurs compétences et de développer leurs activités. La formation a ainsi permis de consolider un réseau de professionnels engagés, déterminés à améliorer leurs pratiques et à contribuer au développement du secteur du livre dans leurs communautés respectives.

Les participants ont également souligné l’importance de telles rencontres pour rompre l’isolement auquel ils sont parfois confrontés. En permettant un échange direct avec la Bibliothèque Nationale et une maison d’édition privée, la session du 14 novembre a offert un nouveau souffle à leur engagement, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance à une dynamique collective qui dépasse les frontières régionales. Cette mise en réseau constitue un levier essentiel pour assurer la circulation des connaissances, la diffusion des bonnes pratiques et la construction de projets communs à l’échelle nationale.

Un engagement réaffirmé de l’État pour soutenir le secteur du livre

À travers cette initiative, le Ministère de la Communication et de la Culture, via la Bibliothèque Nationale de Madagascar, a réaffirmé son soutien au développement du livre et de ses acteurs. En participant à l’organisation de cette formation, l’institution démontre sa volonté d’accompagner de manière active les différentes structures engagées dans la chaîne du livre, sans distinction de région ou d’affiliation.

La Bibliothèque Nationale a rappelé l’importance de multiplier ce type d’initiatives, indispensables pour assurer une montée en compétences des professionnels, mais aussi pour structurer un secteur encore confronté à de nombreux défis. L’engagement de l’État s’est manifesté à travers une volonté de collaboration continue avec l’ensemble des acteurs du livre, qu’ils soient issus d’institutions publiques, d’organisations religieuses, d’associations ou de structures privées.

Cette collaboration s’inscrit dans une vision plus large de promotion de la lecture, de préservation du patrimoine écrit et de démocratisation de l’accès au livre dans toutes les régions. En soutenant des rencontres telles que celle du 14 novembre, l’État contribue à la consolidation d’un écosystème littéraire dynamique, capable de répondre aux besoins des populations tout en faisant rayonner la création malgache. Cet appui institutionnel est également un signal fort adressé aux acteurs locaux, les encourageant à poursuivre leurs efforts et à développer leurs initiatives dans un cadre stable, structuré et accompagné.

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