Nabonide, également connu sous le nom de Nabonidus en anglais, fut le dernier roi de l'Empire néo-babylonien. Il régna de 556 à 539 avant notre ère, une période marquée par des bouleversements religieux, des réformes administratives et des relations tendues avec le clergé babylonien. Son règne s'acheva avec la conquête de Babylone par Cyrus le Grand, mettant fin à l'indépendance de l'Empire néo-babylonien.
Nabonide était le fils de Nabu-balatsu-iqbi, un notable de Babylone, et d'Adad-guppi, une prêtresse de Sin, le dieu lunaire. Bien qu'il ne soit pas de sang royal, Nabonide accéda au trône après l'assassinat du roi Labashi-Marduk, succédant à une période de turbulences politiques. Son ascension au pouvoir est souvent attribuée à son charisme, ses compétences administratives et peut-être à des manœuvres politiques habiles.
L'un des aspects les plus controversés du règne de Nabonide fut sa dévotion envers Sin, le dieu lunaire, au détriment de Marduk, le dieu principal de Babylone. Cette préférence religieuse créa des frictions avec les prêtres de Marduk, qui étaient influents et conservateurs. En 552 avant J.-C., Nabonide prit une décision surprenante en s'exilant volontairement à Tayma, une oasis en Arabie du Nord, laissant la régence de Babylone à son fils, Balthazar. Les raisons de cet exil restent débattues parmi les historiens, mais il semble qu'il ait été motivé par des considérations religieuses et politiques, ainsi que par des tentatives d'étendre l'influence babylonienne en Arabie.
Pendant son séjour à Tayma, Nabonide entreprit des projets de construction et de réforme similaires à ceux qu'il avait initiés à Babylone. Il restaura les temples et les sanctuaires, non seulement en Arabie, mais aussi dans d'autres régions de son empire. Cependant, son absence prolongée de Babylone affaiblit son autorité et augmenta le mécontentement parmi les élites babyloniennes. L'administration du royaume, sous la régence de Balthazar, fut critiquée pour son inefficacité et son incapacité à maintenir l'ordre.
Nabonide retourna à Babylone vers 543 avant J.-C., dans un contexte de crise croissante. La montée en puissance de l'Empire perse, sous la direction de Cyrus le Grand, constituait une menace sérieuse pour l'Empire néo-babylonien. Nabonide tenta de rallier les Babyloniens et de renforcer les défenses de la ville, mais il se heurta à l'opposition des prêtres de Marduk et à un soutien populaire limité.
En 539 avant J.-C., Cyrus le Grand lança une invasion de Babylone. Les troupes perses avancèrent rapidement, et la ville tomba sans grande résistance. Selon les chroniques babyloniennes et les récits de l'historien grec Hérodote, Babylone fut prise en grande partie grâce à la désaffection de la population et à la trahison de certaines factions internes. Nabonide fut capturé, et bien que les détails de sa fin soient incertains, il est probable qu'il fut exilé en Carmanie, où il mourut peu après.
L'héritage de Nabonide est complexe et souvent controversé. Certains historiens le voient comme un réformateur religieux et un visionnaire, tentant de rediriger le culte vers Sin et de centraliser le pouvoir religieux autour de sa figure. D'autres le considèrent comme un roi imprudent et détaché, dont les décisions ont conduit à la chute de Babylone. La vision négative de Nabonide dans les textes babyloniens peut être attribuée à la propagande des prêtres de Marduk, qui cherchèrent à justifier la conquête perse comme un acte de libération divine.
Nabonide laisse également un héritage architectural et culturel notable. Ses efforts pour restaurer les temples et promouvoir le culte de Sin montrent une ambition de revitalisation religieuse et culturelle. Cependant, sa tentative de réformer la religion babylonienne échoua face à l'attachement profond des Babyloniens à Marduk et à la structure religieuse traditionnelle.
En conclusion, Nabonide fut un souverain complexe dont le règne marqua la fin de l'Empire néo-babylonien. Ses réformes religieuses, son exil à Tayma et son retour à Babylone constituent des éléments intrigants de son histoire, offrant un aperçu des défis politiques et religieux de son époque. La chute de Babylone sous son règne fut un tournant majeur dans l'histoire de la Mésopotamie, marquant la transition vers la domination perse sous Cyrus le Grand. L'étude de Nabonide révèle les dynamiques complexes et souvent conflictuelles entre religion, politique et pouvoir dans l'Antiquité.