Gustavo Francisco Petro Urrego, né le 19 avril 1960 à Ciénaga de Oro, incarne une figure politique marquante en Colombie, ayant gravi les échelons du pouvoir depuis ses débuts comme militant du mouvement de guérilla urbaine M-19 jusqu'à son accession à la présidence de la république en 2022.
Sa trajectoire personnelle, forgée dans une famille modeste et influencée par des événements marquants tels que le coup d'État au Chili en 1973 et la lecture de Gabriel García Márquez, l'a conduit à s'engager politiquement dès son adolescence. Rejoignant le M-19 à un jeune âge, il adopte le pseudonyme d'Aureliano et s'implique activement dans les luttes sociales et politiques de son pays.
Après la démobilisation du M-19 et la transition vers la politique institutionnelle, Petro poursuit son engagement en devenant membre du Congrès colombien. Son parcours politique est jalonné de prises de position courageuses, notamment dans la dénonciation de la corruption et des violations des droits humains. Son élection comme maire de Bogota en 2011 constitue un tournant majeur, où il met en œuvre des politiques sociales ambitieuses visant à réduire les inégalités et à améliorer les conditions de vie des habitants de la capitale.
Cependant, son mandat à la mairie de Bogota est émaillé de controverses et de luttes politiques, culminant avec sa destitution en 2013 par le procureur général pour des motifs contestés. Malgré cette épreuve, Petro conserve une base de soutien solide et se présente comme candidat à l'élection présidentielle de 2018, où il affronte une opposition farouche des médias traditionnels et des élites politiques. Bien que n'ayant pas remporté l'élection, sa campagne représente une avancée significative pour la gauche colombienne.
En 2022, Petro se présente à nouveau à l'élection présidentielle, cette fois avec succès. Son accession à la présidence marque un changement historique pour la Colombie, en tant que premier président de gauche issu d'un mouvement de guérilla. Son programme politique, axé sur la réforme agraire, la justice sociale et la paix, suscite à la fois espoir et inquiétude au sein de la société colombienne, polarisée par des décennies de conflit armé et d'instabilité politique.
Depuis son investiture, Petro s'efforce de mettre en œuvre ses promesses électorales, mais se heurte à des défis politiques et économiques importants, notamment l'opposition de secteurs conservateurs et des tensions avec les États-Unis. Sa politique de sécurité publique, marquée par des réformes audacieuses au sein de l'armée et des forces de l'ordre, témoigne de sa volonté de rompre avec les pratiques du passé et de construire une paix durable en Colombie.
Sur le plan international, Petro cherche à rétablir des relations diplomatiques avec des pays voisins comme le Venezuela, malgré les pressions externes contraires. Son leadership et sa vision progressiste pour la Colombie sont l'objet de débats et de controverses, reflétant les divisions profondes qui traversent la société colombienne dans sa quête de changement et de réconciliation.