Nikol Pachinian, né le 1ᵉʳ juin 1975 à Idjevan en République socialiste soviétique d'Arménie, incarne une figure emblématique de la politique arménienne contemporaine. Journaliste de formation, il a rapidement gravité vers le monde politique, devenant Premier ministre de l'Arménie en mai 2018. Son parcours politique est marqué par des événements tumultueux, des victoires électorales écrasantes à des défaites controversées, reflétant les hauts et les bas de la vie politique arménienne.
Issu de la société civile, Pachinian a commencé sa carrière en tant que journaliste engagé, dirigeant le journal Haykakan Jamanak (The Armenian Times). Son journal était connu pour ses critiques acerbes à l'égard des gouvernements successifs de Robert Kotcharian et de Serge Sarkissian, ce qui lui a valu des ennuis et même une tentative d'assassinat en novembre 2004. Malgré les pressions et les menaces, Pachinian est resté fidèle à ses convictions, continuant à dénoncer la corruption et les abus de pouvoir.
Sa transition vers la politique active s'est produite lorsqu'il a été élu député à l'Assemblée nationale en 2012, puis réélu en 2017 sous les couleurs du parti Contrat civil (KP). Son mandat parlementaire l'a vu devenir une voix influente de l'opposition, critiquant ouvertement les régimes en place et plaidant pour des réformes démocratiques et sociales.
Cependant, ce sont les événements de la révolution de 2018 qui ont propulsé Pachinian sur le devant de la scène politique. En réponse à la tentative de Serge Sarkissian de se maintenir au pouvoir en tant que Premier ministre après avoir occupé la présidence, Pachinian est devenu le visage de l'opposition, mobilisant des manifestations de masse et exigeant un changement de régime. Sa détermination et son charisme ont galvanisé les partisans du mouvement de protestation, conduisant finalement à la démission de Sarkissian et à l'élection de Pachinian en tant que Premier ministre.
Le premier mandat de Pachinian a été marqué par des réformes audacieuses et des promesses de changement, notamment la lutte contre la corruption et la réforme du système judiciaire. Cependant, son gouvernement a également été confronté à des défis majeurs, notamment la guerre de 2020 avec l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabagh, qui s'est soldée par une défaite humiliante pour l'Arménie.
Malgré la controverse et les critiques, Pachinian a réussi à consolider son pouvoir politique lors des élections législatives de 2021, remportant une victoire écrasante qui lui a permis de former un gouvernement sans avoir besoin d'une coalition. Cependant, son deuxième mandat a été marqué par des tensions croissantes avec l'Azerbaïdjan et des manifestations internes demandant sa démission après la signature d'un accord de cessez-le-feu jugé inacceptable par de nombreux Arméniens.
L'avenir politique de Pachinian reste incertain, alors qu'il continue de faire face à des défis internes et externes. Sa capacité à naviguer dans les eaux tumultueuses de la politique arménienne dépendra de sa capacité à surmonter les obstacles et à répondre aux attentes de son peuple. Dans un pays marqué par une histoire tumultueuse et des défis persistants, Nikol Pachinian incarne à la fois l'espoir du changement et les défis de la gouvernance dans un contexte complexe et instable.
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