Vonjy Andriamanga est l'incarnation d'un paradoxe au sein de la JIRAMA, la compagnie nationale d'eau et d'électricité de Madagascar. Nommé directeur général après une vacance prolongée du poste, son arrivée a suscité à la fois espoir et scepticisme. Bien que son background impressionnant et son expérience antérieure en tant que ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Hydrocarbures aient pu suggérer une transition vers une ère de compétence et de progrès, la réalité de sa gestion a été tout sauf cela.
La nomination de Andriamanga peut être vue comme un acte de confiance de la part du président de la République, soulignant peut-être un désir de stabilité et d'expertise. Cependant, les faits dressent un tableau différent. Avec un passé déjà terni par des problèmes de gestion pendant son mandat ministériel, notamment les délestages chroniques, les perturbations dans la distribution d'eau potable et les crises de carburant, Andriamanga a repris les rênes d'une JIRAMA en difficulté sans apporter de changement notable.
Diplômé de l’École centrale Paris, Andriamanga a une carrière marquée par des postes techniques et managériaux au sein du groupe EDF, y compris des responsabilités clés dans le développement des infrastructures électriques pour La Réunion et Mayotte. Malgré ces réalisations, sa capacité à transformer ces expériences en succès pour la JIRAMA est contestée. Son parcours professionnel, bien que rempli d'initiatives louables, n'a pas traduit les compétences et l'innovation tant nécessaires pour surmonter les défis monumentaux de la compagnie.
Les critiques ne s'arrêtent pas là. En dépit de ses efforts déclarés pour redresser la compagnie, Andriamanga n'a pas réussi à instaurer une gestion efficiente. Les négociations pour la révision des contrats avec les fournisseurs de la compagnie se sont avérées infructueuses, les tarifs de l'électricité et de l'eau continuent de peser lourdement sur les consommateurs, et l'infrastructure en déliquescence n'a vu aucune amélioration significative. Pire encore, la promesse d'éliminer les subventions de la JIRAMA nécessite une ingéniosité financière et une vision stratégique qui semblent faire défaut.
L'inadéquation entre les attentes placées en Andriamanga et la dure réalité de son mandat à la JIRAMA est une pilule amère à avaler pour les Malgaches. Alors que la nation lutte contre les retombées économiques et sociales des pannes d'électricité constantes et des pénuries d'eau, la question reste posée : Andriamanga est-il vraiment l'homme de la situation, ou simplement une autre promesse de changement destinée à décevoir? Dans un pays assoiffé de leadership compétent et de résultats concrets, la réponse semble, malheureusement, pencher vers cette dernière conclusion.