La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a lancé un projet de révision constitutionnelle d'une ampleur sans précédent, visant à doter le titulaire du poste de chef du gouvernement d'une légitimité directe du peuple et d'une majorité stable. Cette réforme, initiée en novembre, entre dans un processus législatif complexe, provoquant des débats passionnés sur son impact potentiel sur la démocratie parlementaire en Italie.
Élection directe du président du conseil
La mesure phare de cette réforme, défendue par Mme Meloni et ses alliés, propose l'élection simultanée du président du conseil lors des élections législatives, pour un mandat de cinq ans. Cette initiative vise à établir un système politique favorisant un pouvoir exécutif stable, accordant ainsi au chef du gouvernement une légitimité populaire et un soutien clair d'une majorité parlementaire. La réforme propose que 55 % des sièges du Parlement soient attribués au parti ou à la coalition du président du conseil élu pour "assurer la gouvernabilité".
Stabilité politique et légitimité populaire
Giorgia Meloni met en avant l'opposition entre la volonté populaire que son projet vise à protéger et les manœuvres politiques qui, selon elle, ont alimenté l'instabilité du système italien. Avec dix changements de présidence du conseil en deux décennies, elle estime que cette instabilité nuit à la crédibilité internationale du pays.
Impact sur le système politique
Francesco Clementi, constitutionnaliste et professeur de droit public à l'université La Sapienza de Rome, souligne que cette réforme bouleverse le rôle traditionnel du président de la République, qui est souvent considéré comme un "moteur de réserve" de la démocratie italienne. Bien que la réforme semble préserver son rôle actuel, elle affaiblit considérablement sa capacité à intervenir dans la politique partisane lors de dysfonctionnements politiques.