
Après une période de deux ans de négociations, les Vingt-Sept ont finalement trouvé un accord le soir du 20 décembre pour assouplir le pacte de stabilité et de croissance, un dispositif vieux de vingt-cinq ans et mis en pause en 2020 lors de la crise du Covid-19. Cette réforme vise à instaurer de nouvelles règles budgétaires européennes jugées "plus réalistes" par Nadia Calvino, ministre espagnole de l’économie, alors que son pays assure la présidence de l'Union européenne jusqu’à la fin de l'année.
Maintien des piliers fondamentaux du pacte
Les piliers historiques du pacte de stabilité, tels que le respect d'un déficit limité à 3 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et d'une dette publique plafonnée à 60 %, ne seront pas modifiés par cette réforme. Christian Lindner, ministre allemand des finances, a souligné le renforcement de la politique de stabilité grâce à cet accord, tout en précisant que les ajustements nécessaires pour se conformer à ces règles seraient moins abrupts pour les États en difficulté, notamment ceux du sud de l'Europe.
Reconnaissance des efforts d'investissement
Bruno Le Maire, ministre français de l’économie et des finances, a salué cet accord comme une avancée majeure pour la France et l’Europe. Il a souligné que pour la première fois, le pacte reconnaîtra les efforts d’investissement des États dans des domaines essentiels comme la décarbonation, la défense et les réformes structurelles, telles que celles de l'assurance chômage ou des retraites, cruciales pour l'avenir de l'Europe.
Exigences accrues pour une meilleure conformité
Pour Sigrid Kaag, ministre néerlandaise des finances, représentant l'un des pays dits "frugaux", les nouvelles règles devront être appliquées de manière plus stricte, soulignant un problème récurrent de non-respect dans le passé.
L'accord des Vingt-Sept sur la réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance représente un compromis important, préservant les fondamentaux tout en introduisant des ajustements visant une plus grande flexibilité pour les États membres, notamment dans leurs efforts d'investissement et de réformes structurelles. Cette réforme vise à moderniser le pacte tout en maintenant son rôle crucial dans la stabilité économique de l’Union européenne.