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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Renouveau à l’Ordre des avocats de Madagascar : Maître Ranary Rakotoarisoa Ferdinand élu bâtonnier

L’Ordre des avocats de Madagascar a tourné une nouvelle page de son histoire avec l’élection de Maître Ranary Rakotoarisoa Ferdinand à la tête du Conseil de l’Ordre. Le scrutin, tenu le samedi 18 octobre 2025, a marqué un tournant symbolique pour la profession, qui place désormais sa confiance en un homme d’expérience, reconnu pour sa rigueur, son intégrité et son engagement constant en faveur de la justice et de l’État de droit. Cette élection, obtenue au second tour avec 426 voix sur 762 suffrages exprimés, consacre un parcours exemplaire et une vision claire de l’avenir du barreau dans un contexte national exigeant, où la justice est appelée à jouer un rôle essentiel dans la consolidation démocratique du pays.

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Un scrutin décisif pour l’avenir du barreau

Le scrutin organisé en octobre 2025 s’est déroulé dans un climat empreint de sérénité, mais aussi d’attente. Après un premier tour qui avait réuni quatre candidats sans qu’aucun ne parvienne à obtenir la majorité absolue, les avocats de Madagascar ont été appelés à se prononcer une seconde fois pour départager les deux finalistes : Maître Ranary Rakotoarisoa Ferdinand et Maître Raobena. Le verdict des urnes a été sans appel. Avec 426 voix contre 306 pour son concurrent, Maître Rakotoarisoa s’est imposé avec une avance significative, traduisant un large soutien au sein de la profession.

Cette élection a mis en lumière la vitalité démocratique du barreau malgache, institution séculaire dont les valeurs reposent sur la collégialité, la transparence et la responsabilité. L’enjeu du vote ne se limitait pas à un simple changement de président : il s’agissait d’un choix de direction, d’une orientation pour les années à venir, face à un environnement juridique et politique en constante mutation.

Le premier tour, organisé le 1er août 2025, avait suscité un grand intérêt dans la communauté juridique. Quatre candidats, aux profils variés, s’étaient présentés, témoignant de la diversité des parcours et des aspirations au sein du barreau. Si le second tour a recentré le débat, c’est la figure de Maître Ranary Rakotoarisoa qui s’est imposée comme celle du consensus et de l’expérience, capable de rassembler et de conduire la profession dans une période charnière.

Dans ses premières déclarations, le nouveau président du Conseil de l’Ordre a tenu à rappeler la mission fondamentale de l’institution : défendre l’État de droit et garantir l’indépendance de la justice. Il a souligné que l’Ordre des avocats n’était pas un acteur politique, mais un pilier essentiel du système judiciaire, dont la responsabilité première est de veiller au respect de la loi et à la protection des citoyens.

Le parcours d’un avocat d’expérience et de conviction

Maître Ranary Rakotoarisoa Ferdinand n’est pas un inconnu dans le monde judiciaire malgache. Inscrit au barreau depuis 1997, il cumule près de trois décennies d’expérience dans la pratique du droit et la défense des libertés fondamentales. Son parcours au sein du Conseil de l’Ordre, où il a siégé entre 2012 et 2016, témoigne de sa connaissance approfondie du fonctionnement institutionnel de la profession et de sa capacité à œuvrer pour le collectif.

Formé au Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS), dont il est issu de la 9e promotion en 2014, Maître Rakotoarisoa a su allier rigueur académique et pragmatisme professionnel. Cette double compétence lui a permis d’aborder les grandes questions juridiques avec une vision à la fois technique et stratégique, un atout majeur dans un environnement où le droit croise souvent la diplomatie, l’économie et la gouvernance.

Au fil de sa carrière, il s’est illustré dans plusieurs affaires sensibles, dont certaines ont marqué la jurisprudence malgache. Parmi elles, la défense du procureur général près la Cour suprême, qui avait contesté en 2018 son limogeage par décret présidentiel, reste un épisode marquant. Dans cette affaire, Maître Rakotoarisoa avait démontré une maîtrise exemplaire des procédures administratives et constitutionnelles, plaidant avec force pour la primauté du droit sur toute décision arbitraire.

Cette expérience a renforcé sa réputation d’avocat intègre, indépendant et profondément attaché à la justice. Ses pairs reconnaissent en lui une autorité naturelle, fruit d’un long engagement au service de la profession. Son élection apparaît donc comme une continuité logique, celle d’un homme qui, depuis près de trente ans, a fait du droit non seulement une vocation, mais aussi une mission de service public.

Un mandat placé sous le signe de la modernisation et de la transparence

Le mandat de Maître Ranary Rakotoarisoa, qui s’étendra officiellement du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2027, s’annonce décisif pour l’avenir du barreau. Le nouveau président prend les rênes d’une institution forte de plus de 1 100 avocats inscrits à travers le pays, mais confrontée à des défis multiples. L’un des plus importants concerne la modernisation de la profession et l’adaptation du cadre réglementaire aux évolutions du monde juridique contemporain.

Dans un contexte marqué par la transformation numérique, le barreau doit repenser ses modes de fonctionnement, renforcer la formation continue et favoriser l’accès aux nouvelles technologies pour tous les avocats, y compris ceux exerçant en province. La digitalisation des procédures judiciaires, amorcée depuis quelques années, doit être accompagnée d’un encadrement rigoureux afin de garantir la sécurité des échanges, la confidentialité des dossiers et le respect du secret professionnel.

La transparence, également, constituera l’un des axes centraux du mandat du nouveau bâtonnier. La profession d’avocat repose sur la confiance, et celle-ci ne peut être préservée que par une gouvernance exemplaire. Le Conseil de l’Ordre, sous la direction de Maître Rakotoarisoa, entend renforcer les mécanismes de contrôle interne, notamment dans la gestion des fonds, la discipline professionnelle et la déontologie.

Dans ses déclarations, le nouveau président a insisté sur la nécessité de préserver la crédibilité du barreau face à la société civile et aux institutions publiques. « Nous devons être les gardiens de l’éthique et de la justice, et montrer par notre conduite que l’avocat reste avant tout un serviteur du droit », a-t-il déclaré. Cette ligne de conduite témoigne de sa volonté de faire de son mandat un levier de réforme, mais aussi un symbole de probité et d’exemplarité.

La défense des droits et l’accès équitable à la justice

Au-delà de la modernisation interne, l’une des priorités affichées du nouveau président sera la défense des droits des citoyens et l’amélioration de l’accès à la justice. Dans un pays où les inégalités économiques et sociales peuvent freiner le recours à un avocat, la mission de l’Ordre prend une dimension civique essentielle.

Maître Ranary Rakotoarisoa souhaite renforcer les dispositifs d’aide juridique et encourager les avocats à s’impliquer davantage dans la défense des plus démunis. L’idée est de rendre la justice plus accessible, notamment par la mise en place de permanences gratuites dans les juridictions et les communes. Cette approche, déjà amorcée sous le précédent bâtonnier, pourrait connaître un nouvel élan grâce à la détermination du nouveau président et à sa vision inclusive du métier.

Le bâtonnier entend également promouvoir la formation et la spécialisation des jeunes avocats. Dans un monde où le droit devient de plus en plus complexe, la spécialisation est devenue une nécessité pour garantir une défense efficace et adaptée. La formation continue, la participation à des colloques internationaux et la coopération avec les barreaux étrangers figureront ainsi parmi les priorités du nouveau Conseil de l’Ordre.

Cette ouverture vise aussi à renforcer la présence du barreau malgache sur la scène régionale et internationale. Madagascar, en tant que membre de l’espace juridique francophone, bénéficie déjà de nombreux partenariats, notamment avec les barreaux d’Afrique et d’Europe. L’objectif sera désormais d’intensifier ces échanges afin de favoriser la mutualisation des compétences, l’harmonisation des pratiques et la reconnaissance du savoir-faire malgache.

L’éthique et la déontologie resteront au cœur de cette stratégie. Dans une période où les institutions sont souvent fragilisées par la méfiance, l’avocat doit incarner la rigueur morale et la rectitude professionnelle. C’est dans cet esprit que Maître Rakotoarisoa souhaite redonner toute sa place à la formation déontologique et à la réflexion sur les valeurs fondamentales de la profession.

Une mission de continuité et d’indépendance institutionnelle

L’élection de Maître Ranary Rakotoarisoa intervient à la suite du mandat de Maître Alain Raondry, qui, après deux mandats consécutifs, ne pouvait plus se représenter. Ce passage de témoin s’inscrit dans une logique de continuité, mais aussi de renouveau. Le nouveau bâtonnier hérite d’une institution stable, mais appelée à se transformer pour répondre aux attentes croissantes de la société et aux défis du XXIe siècle.

L’indépendance de l’Ordre des avocats demeure l’un des piliers de cette continuité. À l’heure où les rapports entre les institutions judiciaires et les pouvoirs publics peuvent parfois susciter des tensions, le rôle du barreau comme contrepoids et garant des libertés individuelles est plus crucial que jamais. Maître Rakotoarisoa a d’ailleurs réaffirmé avec force que l’Ordre des avocats ne s’engagerait jamais dans des querelles politiques. « Notre mission est claire : défendre la loi, pas la politique », a-t-il rappelé.

Cette position, ferme et équilibrée, traduit la volonté de préserver la neutralité du barreau tout en assumant pleinement son rôle de défenseur des principes démocratiques. Dans ce cadre, le nouveau président entend également renforcer le dialogue avec les institutions judiciaires et les autorités administratives, afin de promouvoir un système judiciaire plus transparent, plus efficace et respectueux des droits de la défense.

Le Conseil de l’Ordre, sous sa direction, devrait par ailleurs s’ouvrir davantage aux initiatives de réforme législative. En tant qu’acteur incontournable de la vie juridique, le barreau peut jouer un rôle consultatif majeur dans l’élaboration des textes de loi, notamment ceux relatifs à la procédure, à la déontologie ou à l’accès au droit. Cette participation constructive permettra à la profession d’exercer une influence positive sur le développement du système judiciaire malgache, dans le respect des équilibres institutionnels.

Enfin, la question de la cohésion interne constituera un autre défi du mandat. Avec plus de mille avocats répartis sur tout le territoire, l’Ordre doit maintenir un lien fort entre ses membres, qu’ils exercent dans la capitale ou dans les juridictions régionales. La communication interne, la transparence dans les décisions du Conseil et la mise en place d’outils collaboratifs modernes seront des leviers essentiels pour préserver cette unité.

Un avenir porteur d’espoir pour la profession et la justice

L’élection de Maître Ranary Rakotoarisoa Ferdinand à la présidence du Conseil de l’Ordre des avocats de Madagascar représente plus qu’un simple changement de direction. Elle symbolise la confiance renouvelée d’une profession dans l’un de ses plus éminents représentants, mais aussi l’espoir d’un renouveau fondé sur la compétence, l’éthique et la responsabilité.

À l’aube de son mandat, le nouveau bâtonnier hérite d’une mission à la fois exaltante et exigeante : consolider l’unité du barreau, défendre l’indépendance de la justice et promouvoir un accès équitable au droit pour tous les citoyens. Dans un contexte mondial marqué par des bouleversements économiques, sociaux et technologiques, l’avocat demeure un acteur central de la démocratie et de la défense des libertés fondamentales.

Sous la présidence de Maître Ranary Rakotoarisoa, l’Ordre des avocats de Madagascar s’apprête à entamer un nouveau chapitre de son histoire, guidé par une vision moderne et humaniste du droit. Si les défis sont nombreux, les fondations sur lesquelles repose cette institution demeurent solides. Porté par l’expérience, la détermination et le sens du devoir de son nouveau président, le barreau malgache semble prêt à relever les enjeux de son temps, fidèle à sa mission : défendre la justice, protéger les citoyens et servir l’État de droit.

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