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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurVolanirina Razafindrafito

Report de l’élection présidentielle 2023 : un nouveau calendrier en débat


La scène politique de Madagascar est actuellement en effervescence suite à une annonce inattendue de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) : le premier tour de l'élection présidentielle, initialement prévu le 9 novembre 2023, sera reporté au 16 novembre de la même année. Cet ajustement du calendrier électoral, tout en maintenant la date du second tour au 20 décembre 2023, a été dévoilé au public à travers un avis publié par la Cour d'Ambohidahy, engendrant un ensemble de réactions et de répercussions sur le paysage politique national.


Le parti "Anjomara sy Rivo-Baovao" (RVB) et son candidat Raobelina Andriamalala Andry Tsiverizo avaient formulé une requête, invitant à la considération d'un cas de force majeure pour justifier le report de l’élection du 9 novembre. Bien que leur demande ait été jugée "régulière et recevable" par Ambohidahy, elle a été finalement rejetée, en raison d'un ensemble de circonstances entourant un incident malheureux lors d'une manifestation au début du mois d'octobre.


L'incident, qui avait vu le candidat Andry Raobelina être gravement blessé et par la suite évacué pour des soins à l'île Maurice, avait été placé au centre de cette requête. Cependant, la HCC a estimé que le candidat s’était « délibérément exposé à un risque certain », participant de sa propre initiative à une manifestation non autorisée, menant au rejet du cas de force majeure.


Cette décision de la HCC, loin de passer inaperçue, a également impliqué une extension de la campagne électorale, qui se clôturera désormais le 15 novembre. Cette décision semble défier l’article 56 de la loi organique relative au régime général des élections et des référendums, qui établit la durée de la campagne électorale à "trente (30) jours", déclenchant des interrogations quant à la conformité légale de ce rallongement de calendrier.


Cependant, l'impact de cette décision s'étend bien au-delà des aspects légaux et réglementaires. Le candidat n°3, Andry Rajoelina, ayant déjà entamé sa campagne électorale, a exprimé son mécontentement face à cette décision qu'il juge anticonstitutionnelle, bien que d’aucuns suggèrent qu'il pourrait se retrouver avantagé par cette situation. D’un autre côté, le collectif des 11 candidats, solidaire dans leur démarche, s’est abstenu de toute propagande électorale, plaidant pour une amélioration systématique de l’organisation des élections afin de garantir un processus libre et transparent.


Le report du premier tour a ainsi soulevé un voile sur une série de dilemmes et de défis auxquels la nation fait face dans sa quête d’une gouvernance démocratique stable. Entre les impératifs de respecter un cadre légal, la sauvegarde de la transparence des processus électoraux et les divers enjeux politiques en cours, Madagascar se trouve à la croisée des chemins, où chaque décision et chaque ajustement est scruté sous le prisme du respect des droits démocratiques et de la légitimité des processus électoraux.


La navigation dans ces eaux politiques troubles nécessitera non seulement une solide assise juridique et réglementaire, mais aussi un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties prenantes afin de maintenir et préserver la confiance du public dans le système démocratique de la nation. Dans ce contexte, le processus vers les élections présidentielles de 2023 s’annonce d’ores et déjà comme un parcours semé d’embûches et de défis à surmonter.

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