Trois jours avant les élections présidentielles en Turquie, un adversaire d'Erdogan décide de se retirer de la course.
À seulement trois jours des élections présidentielle et législatives en Turquie, l'un des trois candidats qui devait affronter Recep Tayyip Erdogan a annoncé son retrait de la course. Muharrem Ince, accusé depuis plusieurs semaines de diviser les voix de l'opposition, a pris cette décision, ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour Erdogan mais une opportunité pour son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu. Ce dernier a pris la tête d'une large alliance de partis d'opposition, et le retrait d'Ince pourrait permettre à ses partisans de se rallier à lui.
En 2018, lors de la dernière élection présidentielle, Muharrem Ince avait été largement battu par Recep Tayyip Erdogan. On l'accusait alors de disperser les voix de l'opposition, réduisant ainsi les chances de victoire de Kemal Kiliçdaroglu dès le premier tour. Le retrait d'Ince augmente donc théoriquement les chances de voir l'opposition l'emporter dès dimanche.
Bien qu'il n'ait pas appelé explicitement à voter pour Kemal Kiliçdaroglu, en annonçant son retrait de la course, Muharrem Ince a dénoncé les campagnes de diffamation dont il a été victime, y compris des montages vidéo le diffamant à tort pour adultère. Il n'a pas donné de consigne de vote et a expliqué que son retrait empêcherait l'opposition de se servir de lui comme prétexte en cas de défaite électorale. La question maintenant est de savoir dans quelle mesure les partisans de Muharrem Ince reporteront leur vote vers Kemal Kiliçdaroglu dès dimanche. Un sondage réalisé par l'institut Konda, réputé, crédite ce dernier de 49,3% des voix, contre 43,7% pour Recep Tayyip Erdogan. Muharrem Ince, quant à lui, recueillait 2,2% des voix. Le dernier candidat, l'ultra-nationaliste Sinan Ogan, est crédité d'un peu moins de 5%.