Revalorisation majeure des aides familiales et maternelles : la CNAPS franchit un cap historique
- TAHINISOA Ursulà Marcelle

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L’annonce est tombée lors d’une visite officielle à la CNAPS Ampefiloha, ce 20 novembre 2025 : les allocations familiales ainsi que les aides destinées aux femmes enceintes et aux jeunes nourrices seront significativement revalorisées à compter de ce mois. La ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Florent Soatiana Bety Léonne, a confirmé une décision qualifiée de structurante pour des centaines de milliers de familles malgaches. Il s’agit d’une mesure sociale qui marque une rupture avec plusieurs décennies. Validée par le Conseil du Gouvernement, cette hausse concerne 273 000 bénéficiaires et vient répondre à des enjeux de pouvoir d’achat et de protection sociale devenus urgents. Cette revalorisation, attendue depuis des années par de nombreuses familles, s’inscrit dans une volonté affirmée du ministère de renforcer l’impact des politiques publiques sur le quotidien des populations.

Une allocation familiale enfin revalorisée après des décennies d’attente
La décision de porter l’allocation familiale de 7 000 à 10 000 ariary représente une hausse de 42 %, un pourcentage rarement atteint dans l’histoire des aides sociales distribuées par la CNAPS. Cette augmentation est d’autant plus remarquable que le montant n’avait connu que deux ajustements depuis la création de cette aide : l’un en 1958, l’autre en 2003. Pendant plus de vingt ans, cette allocation était restée figée malgré l’évolution du coût de la vie, ce qui en avait progressivement réduit la portée réelle. Pour de nombreux ménages, la somme de 7 000 ariary ne correspondait plus à un soutien tangible face à la hausse des dépenses liées à l’éducation, à la santé ou encore à la nutrition des enfants. Le passage à 10 000 ariary constitue ainsi un rattrapage attendu, destiné à redonner à cette aide son sens initial : soutenir les familles dans la prise en charge de leurs enfants. La ministre a souligné que cette décision répond à une nécessité sociale évidente et reflète une volonté politique claire de redonner de la valeur à l’action publique.
Une forte augmentation des aides pour les femmes enceintes
Les aides destinées aux femmes enceintes connaissent elles aussi une hausse significative, passant de 63 000 à 90 000 ariary. Cette augmentation permet de mieux couvrir les besoins de santé, de nutrition et de suivi médical essentiels pour les futures mères. Les dépenses liées à la grossesse, souvent lourdes pour les ménages, justifiaient une revalorisation devenue indispensable. La mesure vise à encourager un meilleur accompagnement des femmes tout au long de leur grossesse, notamment dans les zones où l’accès aux soins est difficile ou coûteux. En portant cette aide à 90 000 ariary, le ministère espère réduire les risques sanitaires, favoriser le suivi prénatal et renforcer la prévention. La ministre a rappelé que la santé maternelle demeure un enjeu prioritaire et que cette hausse s’inscrit dans un effort global de renforcement de la protection sociale.
Un soutien renforcé pour les jeunes nourrices
Autre point marquant, les aides destinées aux jeunes nourrices connaissent une progression tout aussi notable. Leur montant passe de 84 000 à 120 000 ariary. Cette augmentation vise à garantir de meilleures conditions pour les femmes venant d’accoucher, souvent confrontées à des dépenses imprévues et à des défis matériels importants. Les premiers mois suivant la naissance d’un enfant constituent une période particulièrement sensible, tant pour la santé de la mère que pour celle du nourrisson. Le soutien financier ainsi renforcé a pour objectif de réduire la pression économique qui pèse sur les nouvelles mères et de favoriser un environnement plus stable durant cette phase cruciale. Cette mesure s’inscrit également dans une politique de reconnaissance du rôle essentiel joué par les jeunes nourrices dans la société. Il s’agit d’un signal envoyé aux familles pour affirmer que les enjeux liés à la maternité sont désormais considérés comme prioritaires.
Une politique sociale orientée vers l’impact direct sur la population
Lors de sa visite, la ministre Florent Soatiana Bety Léonne a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des stratégies ayant un impact concret sur la population. Elle a affirmé que cette revalorisation des aides n’est qu’une étape dans un processus plus large de renforcement des politiques sociales. L’objectif est de répondre aux véritables problématiques vécues par les familles, notamment face aux défis économiques et sociaux actuels. La ministre a rappelé que les actions du gouvernement doivent se traduire par des améliorations visibles et mesurables dans la vie quotidienne des citoyens. Ce repositionnement des priorités répond à une attente croissante de la population concernant l’efficacité et la pertinence des politiques publiques. En renforçant les prestations sociales de base, le gouvernement entend consolider la confiance entre l’État et les citoyens et redonner un sens concret aux dispositifs de protection sociale. Cette démarche marque une orientation nouvelle : accorder plus de moyens aux aides qui touchent directement les familles et contribuer ainsi à améliorer les conditions de vie des plus vulnérables.
Une mesure qui touche des centaines de milliers de bénéficiaires
Avec 273 000 bénéficiaires actuellement recensés par la CNAPS, l’impact de la revalorisation s’annonce particulièrement large. Cette mesure apporte un soutien financier direct à un nombre important de ménages, ce qui lui confère une portée sociale considérable. La CNAPS, en tant qu’acteur clé de la protection sociale à Madagascar, joue un rôle central dans la distribution de ces aides. La mise à jour de ces montants représente un effort financier notable, mais elle est également perçue comme un investissement dans le capital humain et social du pays. Pour les familles bénéficiaires, cette hausse est un signe positif venant soulager un contexte économique particulièrement complexe. Pour l’État, il s’agit d’un pas supplémentaire vers la consolidation d’un système de protection sociale plus réactif et plus adapté aux réalités du terrain. La ministre a souligné que ce type de réforme structurelle est indispensable pour répondre aux attentes de la population et pour renforcer la cohésion sociale à long terme. Cette décision gouvernementale marque ainsi une étape importante dans l’évolution des politiques sociales et ouvre la voie à d’autres réformes susceptibles de moderniser et de revitaliser l’ensemble du système de protection sociale du pays.


