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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Richard Ravalomanana: ascension controversée, risque d'instabilité?


La sphère politique malgache vient de connaître un nouveau tournant avec l'élection controversée du général retraité Richard Ravalomanana à la présidence du Sénat, succédant à Herimanana Razafimahefa dans un climat de tensions palpables. Cette transition de pouvoir suscite des inquiétudes quant à la stabilité institutionnelle du pays, notamment en raison des circonstances sous lesquelles elle s'est déroulée et des implications potentielles pour l'avenir politique de Madagascar.


D'abord, il convient de souligner que cette élection ne s'est pas déroulée dans un climat de sérénité politique. La destitution de Herimanana Razafimahefa, bien qu'elle soit le résultat d'une session parlementaire extraordinaire, a été marquée par des controverses et des débats houleux. Razafimahefa, malgré son éviction de la présidence du Sénat, conserve son statut de sénateur, une situation qui continue de diviser profondément les lignes partisanes. L'exclusion sociale et politique manifeste qu'il a subie, illustrée par l'évacuation abrupte de ses effets personnels de son bureau, témoigne d'une atmosphère de vendetta politique plutôt que d'un processus démocratique sain.


Dans ce contexte, l'ascension rapide de Richard Ravalomanana, un proche allié de l'ancien président Andry Rajoelina, soulève des questions. Sa nomination comme sénateur, suivie de peu par son élection à la présidence du Sénat, semble indiquer une orchestration politique destinée à consolider le pouvoir d'un certain camp. Ravalomanana, connu pour sa loyauté envers Rajoelina, avait précédemment annoncé son retrait de la politique, mais son retour opportun suscite des doutes sur les véritables motivations et les éventuelles manoeuvres en coulisse.


Plus préoccupant encore est le fait que Ravalomanana n'exclut pas la possibilité d'assumer la présidence par intérim du pays, une déclaration qui, dans le climat politique actuel, pourrait être perçue comme une tentative de monopoliser le pouvoir exécutif en plus du législatif. Cela révèle une possible crise constitutionnelle en gestation, où les frontières entre les différents pouvoirs de l'État semblent être remises en question.


La situation actuelle nécessite une attention particulière à plusieurs niveaux. D'une part, les citoyens malgaches ont le droit de s'interroger sur la transparence des récentes évolutions politiques et la légitimité des acteurs impliqués. D'autre part, la communauté internationale doit rester vigilante face à la situation à Madagascar, qui pourrait, si elle n'est pas gérée avec prudence, déboucher sur une instabilité généralisée.


En conclusion, l'ascension de Richard Ravalomanana à la tête du Sénat n'est pas seulement un événement politique isolé. Elle s'inscrit dans un contexte plus large d'intrigues politiques et de luttes de pouvoir qui pourraient compromettre la stabilité démocratique du pays. Il est impératif que toutes les parties prenantes, tant au niveau national qu'international, abordent cette question avec le sérieux qu'elle mérite, en cherchant à préserver l'intégrité des institutions démocratiques malgaches et en garantissant que les voix de tous les citoyens sont entendues et respectées dans ce processus.

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