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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Roger Lumbala, ex-chef de guerre congolais, renvoyé devant la cour d'assises en France

Photo du rédacteur: Ravoavahy RaharimalalaRavoavahy Raharimalala

L'ancien chef du mouvement politico-militaire RCD-N, Roger Lumbala, est confronté à un procès historique devant une cour d'assises française. Accusé d'avoir ordonné et dirigé des crimes contre l'humanité dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) en 2002-2003, il marque ainsi le premier cas de jugement d'un chef politico-militaire congolais devant une juridiction nationale, dépassant le cadre de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, grâce à la compétence universelle.


Les accusations et les crimes allégués

Roger Lumbala, actuellement détenu en France depuis janvier 2020, sera jugé pour "complicité de crimes contre l'humanité" et "participation à une entente en vue de commettre des crimes contre l'humanité". Les faits qui lui sont reprochés remontent à la période entre juillet 2002 et décembre 2003, au cours de laquelle il aurait ordonné ou contribué à des actes qualifiés de "massifs et systématiques de tortures ou d'actes inhumains". L'ordonnance de mise en accusation énumère également des "exécutions sommaires", des "viols", des "vols ou pillages", ainsi que la "réduction en esclavage sous la forme de travaux forcés ou d'esclavage sexuel".


Le déroulement du procès et l'historique de l'affaire

Le procès de Roger Lumbala, âgé de 65 ans, est imminent, marquant une rupture avec le recours habituel à la CPI. Ce changement a été enclenché en 2016 lorsque le directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a signalé l'affaire à la justice, conformément à l'article 40 du code de procédure pénale. En 2012, Lumbala avait sollicité l'asile politique en France, demande qui avait été rejetée. Cependant, en raison de l'absence de garanties pour un procès équitable en RDC, la France avait évité son expulsion malgré un mandat d'arrêt international. Après plusieurs années de traque par l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH), Lumbala a été finalement arrêté à Paris le 29 décembre 2020.


Réactions et attentes

Cette décision judiciaire suscite des réactions mitigées. Bien que saluant cette avancée significative vers la justice, des voix soulignent que les 6 millions d'euros alloués semblent insuffisants face à l'ampleur des biens mal acquis en France. L'ONG Transparency International, ayant contribué à l'instauration de ce mécanisme, estime que des efforts supplémentaires doivent être déployés pour couvrir l'ensemble des cas et garantir la transparence et la responsabilité dans l'utilisation de ces fonds au profit des populations concernées.

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