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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Réformes institutionnelles à Madagascar : une série de nominations stratégiques au sein de la Présidence et de l’administration publique

Le Conseil des ministres tenu le 5 novembre 2025 au Palais du gouvernement de Iavoloha a été marqué par une série de nominations d’importance au sein de la Présidence pour la Réforme de la République et de l’administration primaire. Ces décisions, matérialisées par l’adoption de plusieurs décrets gouvernementaux, traduisent la volonté des autorités de redéfinir les orientations stratégiques et de renforcer les structures administratives clés. Ces nominations viennent également abroger plusieurs décrets antérieurs, illustrant une recomposition significative du paysage institutionnel malgache.

La Présidence pour la Réforme de la République, au cœur de ce mouvement, voit ainsi plusieurs personnalités accéder à des postes stratégiques, dont certains à haute responsabilité sécuritaire et administrative. Ces choix s’inscrivent dans une logique de continuité gouvernementale, mais également dans un souci de modernisation et de redéfinition des priorités nationales. Parallèlement, des changements notables interviennent au sein du bureau du maire, confirmant une volonté de renouvellement des cadres dans les institutions locales.

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La Présidence pour la Réforme de la République : un nouveau souffle institutionnel

La première série de décrets adoptés concerne directement la Présidence pour la Réforme de la République. Ces décisions traduisent un repositionnement stratégique visant à consolider la direction de cette entité clé dans la mise en œuvre des politiques de modernisation et de gouvernance publique.

Le premier décret adopté abroge le décret n° 2023-217 du 9 mars 2023 et procède à la nomination de M. Itibar Ottman au poste de secrétaire général de la Présidence pour la Réforme de la République. Ce changement marque une étape importante dans la structuration du secrétariat général, pivot de coordination entre les services rattachés à la Présidence et les autres institutions publiques. La nomination de M. Ottman intervient dans un contexte où la réforme administrative et institutionnelle constitue une priorité nationale, et son profil est attendu pour insuffler une nouvelle dynamique au sein de l’appareil présidentiel.

Cette réforme de la direction s’accompagne d’une redéfinition des rôles des directeurs et des services rattachés, conformément aux orientations fixées par les plus hautes autorités de l’État. La Présidence pour la Réforme de la République, créée pour piloter les transformations administratives et renforcer la cohérence institutionnelle, joue un rôle central dans la mise en œuvre des politiques publiques de modernisation. Ces nominations en série visent à renforcer sa capacité d’action et à améliorer la coordination entre les différents pôles de gouvernance.

La sécurité présidentielle placée sous la direction du colonel Rakotondramanana

Le deuxième décret gouvernemental abroge le décret n° 2024-029 du 17 janvier 2024 et nomme le colonel Rakotondramanana Mamitiana Thierry au poste de directeur de la sécurité présidentielle. Cette nomination intervient dans un contexte de vigilance accrue autour des questions de sécurité et de stabilité institutionnelle.

Le colonel Rakotondramanana, désormais en charge de la direction de la sécurité présidentielle, aura pour mission de garantir la sûreté des institutions et de coordonner les dispositifs de protection du chef de l’État et de son entourage. Sa nomination symbolise la confiance renouvelée accordée à l’institution militaire dans le maintien de la stabilité politique et la protection des organes de gouvernance.

Le rôle de la direction de la sécurité présidentielle est stratégique. En effet, cette entité ne se limite pas à la protection physique des hautes autorités : elle constitue également un maillon essentiel dans la coordination des actions de prévention, de renseignement et de sécurité intérieure. Le choix du colonel Rakotondramanana traduit ainsi la volonté du gouvernement d’assurer une continuité dans la gestion sécuritaire, tout en y intégrant une dimension de réforme et de modernisation des dispositifs existants.

Cette nomination s’inscrit dans une démarche plus large de renforcement des capacités institutionnelles au sein de la Présidence pour la Réforme de la République, où la sécurité, la gouvernance et la réforme administrative convergent vers un même objectif : consolider la stabilité et l’efficacité de l’appareil d’État.

Des directions techniques et administratives renouvelées : études routières et ressources humaines

Outre les fonctions de sécurité et de coordination, le Conseil des ministres a également procédé à plusieurs nominations dans des directions techniques et administratives rattachées à la Présidence pour la Réforme de la République. Ces décisions concernent notamment les domaines des études routières et des ressources humaines, deux secteurs stratégiques pour le fonctionnement et la performance des institutions.

Un décret gouvernemental nomme Mme Razanarivony Mialisoa directrice des études routières au sein de la Présidence. Cette nomination traduit l’importance accordée par les autorités à la planification et à la gestion des infrastructures, domaines essentiels à la mise en œuvre des projets de développement et de modernisation du pays. En assumant la direction des études routières, Mme Razanarivony aura pour mission de superviser la conception, l’évaluation et la coordination des projets relatifs aux réseaux routiers, en lien étroit avec les ministères et agences partenaires.

Dans le même esprit de réforme et de professionnalisation de l’administration, Mme Lalaoarivelo Voninoliva Evanindraina a été nommée directrice des ressources humaines au sein de la Présidence pour la Réforme de la République. Ce poste stratégique consiste à encadrer la gestion du personnel, à harmoniser les pratiques administratives et à renforcer les dispositifs de formation et de développement des compétences au sein de la Présidence. Sa nomination s’inscrit dans la continuité des efforts engagés pour rationaliser les effectifs et améliorer la performance de la fonction publique.

Ces deux nominations, dans les domaines des infrastructures et de la gestion des ressources humaines, témoignent d’une volonté de professionnalisation accrue des directions techniques et administratives. Elles renforcent la capacité de la Présidence pour la Réforme de la République à conduire des politiques publiques cohérentes et efficaces, tout en garantissant la rigueur et la transparence de la gestion interne.

La lutte contre la fraude et la réforme du renseignement : deux piliers sécuritaires consolidés

Le Conseil des ministres a également procédé à des nominations majeures dans les domaines de la lutte contre la fraude et du renseignement. Ces décisions marquent une étape significative dans le renforcement des capacités de contrôle et de sécurité nationale.

Un décret gouvernemental a été adopté abrogeant le décret n° 2021-181 du 17 février 2021, et nomme le colonel Andrianosaovina Charles directeur général de l’Agence nationale anti-fraude (ANAF). La mission de cette agence, placée sous la tutelle de la Présidence, consiste à prévenir et combattre les pratiques illicites affectant la gestion publique et les finances de l’État. La nomination du colonel Andrianosaovina traduit la volonté du gouvernement d’intensifier la lutte contre la corruption, les détournements et les irrégularités administratives.

Sous sa direction, l’ANAF est appelée à jouer un rôle clé dans la coordination des actions de contrôle, en étroite collaboration avec les organes de vérification financière et judiciaire. Le colonel Andrianosaovina devra également contribuer à la mise en œuvre des réformes institutionnelles destinées à renforcer la transparence et la responsabilité publique.

Parallèlement, un autre décret a été adopté abrogeant le décret n° 2025-750 du 7 juillet 2025, et nomme le contrôleur général de la police du Libéria, Rufin Tolojarany, directeur général du Service central de renseignement (CIS) au sein de la Présidence pour la Réforme de la République. Cette nomination, remarquable par son ouverture internationale, témoigne d’une volonté d’apporter une expertise élargie et un regard neuf à la tête du renseignement national.

Le Service central de renseignement, structure essentielle à la préservation de la sécurité nationale, voit ainsi son pilotage confié à une figure expérimentée des services de police. Le choix de M. Tolojarany marque une volonté de professionnalisation et d’élargissement des coopérations sécuritaires régionales, dans un contexte où les enjeux de renseignement et de lutte contre la criminalité transnationale sont de plus en plus pressants.

Ces deux nominations traduisent un renforcement significatif de l’architecture sécuritaire nationale. Elles illustrent la détermination des autorités à doter le pays d’instruments modernes et efficaces de contrôle, de surveillance et de prévention des menaces internes et externes.

Réorganisation de l’administration primaire : continuité et modernisation au niveau local

Au-delà des réformes présidentielles, le Conseil des ministres du 5 novembre 2025 a également procédé à plusieurs nominations dans l’administration primaire, notamment au sein du bureau du maire. Ces décisions participent à la redéfinition des priorités locales et à la mise en cohérence des structures municipales avec les orientations nationales.

Un décret gouvernemental a ainsi été adopté abrogeant le décret n° 2018-799 du 17 juillet 2018 et nommant M. Rajerisoa Adrien directeur de l’administration et des finances au bureau du maire. Cette nomination intervient dans un contexte de renforcement de la gestion budgétaire et comptable des collectivités locales. Le rôle du directeur de l’administration et des finances est déterminant dans la planification et le contrôle des dépenses publiques locales, ainsi que dans la supervision de la gestion des ressources humaines et matérielles.

M. Rajerisoa Adrien aura pour mission d’assurer la continuité administrative tout en introduisant des pratiques de gestion plus rigoureuses et transparentes. Cette réforme administrative vise à améliorer la gouvernance locale, à renforcer la redevabilité des services municipaux et à garantir une utilisation optimale des ressources publiques.

Un second décret, abrogeant le décret n° 2024-1693 du 25 septembre 2024, nomme M. Rakotoarison Ranaivo Frédéric au poste de directeur de la communication au cabinet du maire. Cette nomination répond à la nécessité d’améliorer la communication institutionnelle entre les autorités municipales et les citoyens.

La direction de la communication joue un rôle essentiel dans la diffusion des politiques publiques, la promotion des initiatives locales et la transparence des actions menées par la mairie. En confiant cette responsabilité à M. Rakotoarison, le gouvernement entend renforcer la visibilité et la cohérence des messages institutionnels, ainsi que l’efficacité des relations publiques au sein des collectivités locales.

Ces changements dans l’administration primaire traduisent une même volonté que celle observée au niveau de la Présidence : professionnaliser, moderniser et renforcer la performance des institutions, tant au sommet de l’État qu’à l’échelle locale.

Une dynamique de réforme inscrite dans la continuité gouvernementale

L’ensemble de ces nominations illustre la continuité d’une politique de réforme engagée depuis plusieurs années par les autorités malgaches. La Présidence pour la Réforme de la République, en tant qu’institution pilote, occupe une place centrale dans cette dynamique de modernisation de l’État.

Les choix opérés au cours de ce Conseil des ministres reflètent la volonté du gouvernement de s’appuyer sur des profils variés, issus aussi bien des sphères civiles que militaires, afin d’assurer une gouvernance équilibrée et performante. Chaque nomination correspond à une fonction stratégique, qu’il s’agisse de la sécurité présidentielle, du renseignement, de la lutte contre la fraude, des études techniques ou encore de la gestion administrative et financière.

Le renforcement simultané des structures présidentielles et des administrations locales traduit une approche globale de la réforme publique, cherchant à concilier efficacité, transparence et proximité. Cette orientation institutionnelle vise à doter Madagascar d’un appareil administratif capable de répondre aux défis contemporains, qu’ils soient économiques, sécuritaires ou sociaux.

Enfin, ces nominations s’inscrivent dans un contexte politique où la stabilité institutionnelle demeure un enjeu majeur. En renouvelant les cadres dirigeants et en clarifiant les responsabilités, le gouvernement malgache affirme sa volonté de consolider la confiance entre les institutions et la population. Le Conseil des ministres du 5 novembre 2025 marque ainsi une étape décisive dans la poursuite des réformes structurelles et la mise en œuvre d’une gouvernance publique plus efficace et plus transparente.

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